EMIGRATION ALGÉRIENNE EN FRANCE
3,15 milliards d’euros transférés par an
Un rapport, commandé en 2006 par Nicolas Sarkozy, alors ministre français de l´Intérieur, sur l´intégration économique des migrants, estimait le flux vers l´Algérie à 3,15 milliards d´euros dont le caractère de près de la moitié serait informel. C´est là l´équivalent de quelque 5 milliards de dollars! Cette somme pharamineuse transite, hélas, pour l´essentiel, par le circuit informel. Elle ne passera point par les banques qui pourraient l´injecter dans des projets structurants et bénéfiques pour la société. Elle ira grossir le marché parallèle, illégal, qui nourrit un essaim de bourdons qui investissent dans le «tape-à-l´oeil» et qui dépensent pour épater le voisin quand ce n´est pas le parent. Le même rapport fait ressortir que ce flux est estimé à 7,95 milliards d´euros par an. Dans ce flux, l´Algérie occupe la première place devant le Maroc (2,13 milliards d´euros) et la Tunisie (0,84) pour les pays du Maghreb. Ces transferts concentrent, toujours selon la même source, plus de trois quarts des transferts. Ce qui démontre l´apport des immigrés dans le développement économique des familles, mais pas du pays. En effet, ces transferts sont le plus souvent utilisés dans les ménages en lieu et place de l´investissement à long terme.
Néanmoins, il y a lieu de souligner que le marché échappe, en grande partie, aux banques face aux traditionnels transferts informels. En effet, «le virement bancaire nécessite une bancarisation du bénéficiaire, or elle est très faible dans ces pays», explique Yassir Chakib, nouvel opérateur dans le marché et président de l´établissement de transfert au nom très significatif «Flouss». Pourtant, rien qu´en Algérie, la Western Union dispose de plus de 100 points de contact, notamment par le biais de la poste algérienne pour retirer des devises en espèces sans passer par une banque.
