LORS D’UNE CÉRÉMONIE ORGANISÉE AU NORD DU MALI
500 rebelles touareg ont déposé les armes
La diplomatie algérienne vient de réussir un autre pari en sa qualité de médiateur dans ce processus de paix.
Et c´est l´épilogue. Le nord du Mali se dirige directement vers la paix. Les rebelles ont fini par déposer les armes et quitter le maquis. Plus de 500 rebelles structurés autour de l´Alliance pour la démocratie et le changement (ADC) ont déposé hier les armes. C´est ce qu´ont rapporté les agences de presse. La réintégration des rebelles au processus de paix signé à Alger en 2006, s´est déroulée lors d´une cérémonie publique au niveau de l´aérodrome de Kidal (nord-est).
En sa qualité de médiateur et principal animateur du processus de paix, l´Algérie a été représentée par Abdelkarim Gherieb, notre ambassadeur à Bamako, qui a consacré beaucoup de temps à réconcilier les Maliens entre eux.
Les ex-rebelles ont déposé les armes sur la piste de l´aérodrome de Kidal, le chef-lieu de la région éponyme qui abrite l´essentiel de la communauté touarègue malienne et d´où sont parties les violences en mai 2006, avec l´attaque de deux camps militaires.
Des kalachnikovs, des grenades et des lance-roquettes ont été déposés, indique un correspondant de l´Agence France Presse présent sur les lieux. L´armée malienne et les anciens insurgés ont hautement salué le rôle de l´Algérie dans le retour à la paix dans cette région du nord du Mali. «Au nom du Mali, je tiens à remercier l´Algérie qui a mis tout en oeuvre depuis 2006 (date de la signature de l´Accord de paix d´Alger) pour accompagner le Mali», a déclaré le ministre de l´Administration territoriale, le général Kafougouna Koné. Et d´ajouter: «Cette cérémonie est très importante pour notre pays parce que notre peuple doit faire face à une seule guerre, la guerre contre le sous-développement.»
M.Gherieb a, dans une allocution prononcée à cette occasion, qualifié ce retour à la paix de «nouveau pas décisif sur le chemin de la concrétisation des engagements que nous avons solidairement et sereinement souscrits, dans le cadre de l´Accord d´Alger de juillet 2006», a rapporté de son côté l´APS.
Et d´enchaîner que cet acte traduit «la volonté inébranlable de l´Algérie et de son président Abdelaziz Bouteflika qui n´a ménagé aucun effort pour aider le peuple frère du Mali à retrouver le chemin de la paix, de la stabilité et du développement». «C´est là, à l´évidence, le meilleur moyen de mettre en échec les tentatives d´injonction et d´ingérence et de garantir la paix et la stabilité d´une façon durable», a encore souligné M.Gherieb. Le diplomate algérien a réaffirmé le soutien de l´Algérie à la paix au Mali.
Les ex-rebelles se disent, aussi, heureux de rejoindre le processus de paix engagé par la médiation de l´Algérie. «Nous sommes résolument engagés pour la paix. C´est pour cette raison que nous sommes ici à Kidal», a déclaré à l´AFP le porte-parole de l´ADC, Amada Ag Bibi. Après la cérémonie, les anciens rebelles ont été vus rejoindre la ville de Kidal désarmés.
Comme prévu dans les accords entre les deux parties, seuls les ex-rebelles devant intégrer les unités spéciales, formées d´éléments de l´armée régulière et d´ex-rebelles, chargées notamment d´assurer la sécurité dans le nord du Mali, sont entrés armés dans la ville.
La réintégration des ex-rebelles, en conformité avec le processus de paix, constitue une étape importante vers l´instauration d´une paix durable dans le nord du Mali.