IL A ÉTÉ REÇU HIER PAR SARKOZY
Abbas se félicite du soutien de la France
La France a accordé une aide directe de 15 millions d’euros à l’Autorité palestinienne, afin qu’elle «soit en mesure de faire face à ses obligations».
Un circuit marathonien pour Mahmoud Abbas. Après Le Caire et Amman, le voici en Europe, plus précisément à Genève et à Paris où il s´y est rendu successivement hier. Le président de l´Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s´est félicité du «soutien clair» de la France à l´Autorité palestinienne, à l´issue d´un entretien à Paris avec le président Nicolas Sarkozy. «Le président Nicolas Sarkozy a affirmé (...) avec franchise, sincérité, le soutien de la France à l´Autorité palestinienne. Il a été extrêmement clair et franc dans son soutien au peuple palestinien», a déclaré M.Abbas.
Hier matin, il était à Genève, où il assista à la conférence de l´Internationale socialiste; dans la soirée Mahmoud Abbas était à Paris où il devait être reçu par le président français, Nicolas Sarkozy. A en croire le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, cette visite était une «occasion pour les autorités françaises de réaffirmer le soutien de la France à Mahmoud Abbas, pilier des institutions démocratiques palestiniennes, ainsi qu´au gouvernement dirigé par M.Salam Fayyad».
Mahmoud Abbas a un appui de la France, notamment dans la mise en oeuvre de la Feuille de route -plan de paix international drivé par le Quartette (Union européenne, Nations unies, Etats-Unis et Russie)- élément central de retour au processus de paix. Ainsi, une telle rencontre permettra aux Palestiniens de consolider leurs relations avec la France qui a toujours eu des relations privilégiées avec les responsables palestiniens, notamment le défunt président Yasser Arafat. Après son entretien avec Nicolas Sarkozy, Mahmoud Abbas devait être reçu par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Dans la perspective de soutenir l´Autorité palestinienne, Paris a décidé de lui octroyer une aide financière importante.
A ce titre, la France a accordé une aide directe de 15 millions d´euros à l´Autorité palestinienne, afin qu´elle «soit en mesure de faire face à ses obligations», a précisé la même source, dans une déclaration rapportée par l´agence AFP. Cette source a expliqué que cette visite intervient dans «un contexte particulièrement grave. Nous exprimons notre appui aux efforts que déploie le président Abbas pour trouver une solution politique à la crise et à sa volonté de préserver l´unité du peuple palestinien». Notons que le soutien de Paris à la cause palestinienne ne date pas d´aujourd´hui. Plusieurs rencontres entre les responsables français et palestiniens ont eu lieu ces dernières années. En octobre 1974, le ministre français des Affaires étrangères, M.Sauvagnargues avait rencontré, à Beyrouth, le président Arafat lors de la crise des camps palestiniens. C´était la première fois qu´un représentant officiel d´un pays occidental rencontre le chef de l´Organisation de libération de la Palestine (OLP). En août 1981, Arafat s´est entretenu avec Claude Cheysson, alors chef de la diplomatie française. Le grand soutien de la France, ce fut en mars 1982, lorsque François Mitterrand défend le principe d´un Etat palestinien devant le Parlement israélien. En 1993, la France abrite des négociations secrètes entre Israël et l´OLP. En 1996, le président Chirac reçoit un accueil triomphal dans les territoires palestiniens.
Il était le premier chef d´Etat étranger à s´exprimer devant le Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement). Jacques Chirac a autorisé Yasser Arafat à venir se faire soigner en France. Son successeur, Mahmoud Abbas, entretient également d´excellentes relations avec Paris. Notons, par ailleurs, que le président Mahmoud Abbas a appelé, à partir de Genève, l´Internationale socialiste (IS), à l´aider à «isoler» le Hamas qui a fomenté «le coup d´Etat qui a plongé dans le chaos notre territoire» dira Abou Mazen, de même qu´il a appelé à la relance du processus de paix avec Israël.