3E CONGRÈS DES ULÉMA MUSULMANS ALGÉRIENS
Abderahmane Chibane plébiscité
La quasi-totalité de l’assistance clamait «maâk maâk ya Chibane» (nous sommes avec toi Chibane).
L´Association des Ouléma musulmans algériens (Auma) a débuté hier, les travaux de son troisième congrès. Ces travaux de deux jours, ont rassemblé près d´un millier d´adhérents. Selon Abdelhamid Abdous, porte-parole de l´assemblée générale, le congrès portera sur l´élection du bureau national, du conseil national et du président de l´association.
L´assemblée générale est placée sous le slogan «l´Union fait la force et la force fait la dignité». Ce rendez-vous a été aussi une occasion pour présenter le bilan moral et financier de l´Auma. «L´objectif suprême de la création de l´association était, à l´époque, de libérer le pays par l´éducation et l´enseignement de son peuple dans le cadre des préceptes de l´Islam», a rappelé Abderahmane Chibane, président de l´Auma.
Cet objectif a été atteint grâce, notamment à «l´indulgence et la modération des membres de l´association et à leur tête le cheikh Abdelhamid Ben Badis, fondateur de l´association», estime-t-il.
M.Chibane a profité de l´occasion pour dénoncer le phénomène de l´évangélisation. «Les évangélistes profitent de la situation du pays pour séduire nos jeunes par des mirages.» A cet effet, le président de l´Association des ouléma musulmans a indiqué que cette dernière «dénonce toute tentative visant à faire changer de religion les Algériens», précisant que «le respect des lois du pays n´empêche pas de permettre la pratique des autres religions». Dans le même ordre d´idées, M.Chibane a affirmé que son association a signé une convention avec l´Association suédoise islamique. A en croire ses propos, cette convention à pour but de défendre le Prophète sur le sol européen et aussi de construire une mosquée au coeur de Stockholm. L´ASI compte selon l´intervenant plus de 20.000 adhérents. Où est passée l´Association de Abderahmane Chibane au moment où l´Algérie était en feu, s´interrogent certains observateurs. L´association s´est fait oublier. Elle s´est complètement éclipsée dans le années 90.
L´Auma s´était faite toute petite par instinct de préservation ou par devoir de se mettre à abri? Toujours est-il que les Ouléma tout comme d´autres associations ont abandonné le terrain de l´interprétation et de la prédication pour les groupes radicaux qui se sont exprimés par une incroyable violence, soulignent certains critiques.
Au terme de l´allocution, la quasi-totalité de l´assistance clamait «maâk maâk ya Chibane» (nous sommes avec toi Chibane). N´est-ce pas là un plébiscite? «Il n´a pas de concurrent, c´est uniquement lui qui peut rassembler les deux générations», estime un des responsables du congrès dont l´organisation est à blâmer.
Plusieurs personnalités nationales à l´image de Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement, Chadli Bendjedid, l´ancien président de la République, Ali Kafi. l´ancien président du Haut comité de l´Etat et plusieurs figures politiques connues sur la scène politique nationale étaient présentes à ce congrès.