LE PASSAGE À L’EURO
Absence de campagne officielle
Alors que la campagne bat son plein dans les pays de l’Europe des Quinze, pour habituer leurs concitoyens à l’idée de la nouvelle monnaie; en Algérie, on a l’impression que cela constitue un non-événement. Rien n’a filtré de nos banques.
Si la majorité des citoyens algériens est indifférente au passage à l´euro, nos banques, en revanche, sont directement concernées par cette décision qui prendra effet à parti de janvier 2002. Il y a d´abord le fait que la plupart de nos importations viennent des pays européens, ce qui suppose que les prochaines transactions se feront en euros. Outre cela, les banques algériennes entretiennent des relations de comptes avec plusieurs correspondants de l´Europe des Quinze, auxquelles il faut ajouter les cotations de valeurs mobilières sur le marché des actions, les emprunts d´Etat et le stock de la dette publique qui seront désormais libellés en euros. Ce sont, en gros, quelques incidences qui touchent directement notre pays et particulièrement nos banques. Quel sera, en termes économiques, le bénéfice de l´Algérie dans le passage à l´euro? Les institutions financières de notre pays ont-elles suffisamment d´informations à donner aux importateurs et au- tres opérateurs économiques à même de les rassurer?
Mais auparavant, il faut d´abord que nos établissements se familiarisent avec cette nouvelle monnaie. Nos banquiers doivent s´appliquer au calcul rapide des opérations en euros afin d´éviter de fâcheux incidents à leurs clients. Si l´introduction de l´euro induira une simplification dans les transactions monétaires, c´est-à-dire qu´au lieu de plusieurs comptes en devises éparpillés, il n´y en aura qu´un seul, en revanche, elle suppose un assainissement monétaire parfait des comptes détenus à l´extérieur. Cette opération est-elle une sinécure pour nos banques? Beaucoup de sources affirment que des avoirs en devises traînent dans des banques étrangères sans justifier leur nature, ce qui constituerait pour elles des situations difficiles à clarifier. Pour l´heure nos banques continuent d´ignorer superbement le phénomène, du moins rien d´officiel n´a filtré. A titre d´exemple, en France, le gouvernement et les banques assurent l´essentiel de la publicité. On annonce une somme de 140 millions de francs (soit 21,3 millions d´euros) pour habituer les Français à l´idée du changement de monnaie. Depuis le 25 janvier 2001 des spots publicitaires sont émis par l´arsenal médiatique. Pour la conversion des francs en euros de petites calculatrices, des caisses enregistreuses automatiques sont mises à leur disposition pour contrecarrer l´aspect le plus problématique qui est l´arrondi des prix en centimes. La même fièvre s´empare des Italiens et des Espagnols.