Aucun décès en Algérie depuis 2003

«Si aucun cas de décès n´a été enregistré en Algérie depuis 2003, la vigilance reste de rigueur» a expliqué hier à L´Expression le Docteur Karima Lammali, de la Direction de la prévention au sein du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et chef de projet du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).
L´application de ce programme, lancé en 1968 et élaboré en collaboration avec l´organisation nationale de la santé (OMS), «a permis, à partir de 1977, de réduire le niveau d´endémicité, de morbidité et de mortalité à l´échelle nationale, à des taux infimes» indique-t-on.

Rencontrée dans les locaux de l´Institut national de la santé publique (Insp), où a été célébrée la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, à travers six conférences relatives à cette maladie, le Docteur K. Lammali a indiqué à notre journal que «94 cas seulement ont été enregistrés en 2009 en Algérie.» et de préciser que «90 d´entre eux sont "importés" par des étrangers ou des voyageurs non protégés venus de pays affectés». Le Dr Lammali, qui a souligné l´importance de la prévention, a indiqué que «le traitement est administré avant, pendant et après un voyage dans ces pays à risque.» Expliquant les objectifs du programme de prévention et de lutte contre cette maladie transmissible et à déclaration obligatoire en Algérie, le Dr Lammali a insisté sur «l´aide que devraient apporter les autorités locales dans l´éradication des marécages et autres eaux stagnantes». Elles devraient également procéder au nettoyage des caves inondées par les eaux usées qui s´infiltrent dans les canalisations d´eau potable. Une lutte implacable devrait être menée pour la suppression de «ces foyers infectés par des moustiques et larves qui y déposent leurs oeufs». C´est dans ces eaux que prolifère l´anophèle femelle (moustique) qui propage la maladie par piqûre du sujet.
40% de la population mondiale est touchée par le paludisme, principalement en Afrique subsaharienne, en Asie, en Amérique Latine, au Moyen-Orient et dans certaines parties de l´Europe.
Le nombre de cas de paludisme en Algérie, enregistrés et confirmés par le laboratoire de l´Institut national de santé publique (Insp) était de 427 cas en 2003, 299 en 2005, avant de passer à 196 cas en 2008. Cependant, des épidémies de paludisme autochtone (non importées) ont été enregistrées, dont une en 2004 dans la wilaya de Ghardaïa avec deux cas, ainsi qu´à Tin Zaouatine (Tamanrasset, à l´extrême sud du pays), où 26 cas ont été dénombrés en 2007 et 3 autres en 2008. Le maintien de la surveillance épidémiologique et le renforcement de l´activité de dépistage hématologique et du contrôle de la qualité de l´examen hématologique à travers le pays sont des constances auxquelles s´attèle le ministère de la Santé. Il y lieu de relever que le côté formation n´est pas négligé. Ainsi, l´amélioration de la prise en charge thérapeutique des cas de paludisme par standardisation thérapeutique, la mise à niveau des connaissances par la réalisation de cycles de formation et de recyclage du personnel de santé impliqué dans la lutte antipaludique, le renforcement de la surveillance entomologique, ainsi que l´intensification des actions de prévention du paludisme d´importation, sont autant d´action arrêtées pour l´année 2010.