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Élection Présidentielle 2024/Après les réactions des partis

Ce qu'il faut retenir

L'Algérie de 2024 n'est pas celle de 2019 et encore moins celle des années 90.

Les partis se réveillent enfin. La décision présidentielle de rapprocher la date de la tenue de l'élection présidentielle a sonné l'alerte dans les états-majors des formations politiques. Les premières réactions montrent une unanimité dans l'appréciation de l'acte politique, ce qui en soi, constitue une bonne nouvelle pour le pays. Lorsque l'ensemble de la classe politique adhère à une démarche initiée par le chef de l'État, cela ôte toute lecture tendancieuse sur une prétendue crise qui aurait obligé le président de la République à recourir au raccourcissement de son mandat à la tête de l'État. En «digérant» cette nouvelle donne politique qui suppose un repositionnement des uns et des autres vis-à-vis du calendrier électoral remanié, les partis ont eu ceci d'intéressant, est qu'ils se sont spontanément positionnés pour constituer une sorte de muraille infranchissable pour toute velléité étrangère ou locale de fragiliser l'édifice politico-institutionnel du pays.
On retiendra dans les réactions au niveau de tout le paysage partisan, un respect de la Constitution qui confère au chef de l'État le droit de convoquer une élection présidentielle. Une prérogative qui n'est soumise à aucun préalable. Les partis ont ainsi pris acte de la légalité de la démarche et ne l'ont pas commentée. C'est là un premier enseignement qui renseigne sur l'évolution de la pratique politique en Algérie. Le respect des institutions constitue, en effet, un facteur essentiel dans la stabilité de l'État et donne force au droit, ce qui, intrinsèquement, protège la nation.
Le second enseignement qui ressort des nombreuses réactions enregistrées ces deux derniers jours tient à une volonté, également générale, de contribuer à la réussite du prochain rendez-vous électoral, indépendamment des tendances idéologiques ou encore du niveau de préparation à aborder un tel évènement qui, faut-il le souligner, pèse énormément dans la conscience collective de la société. Tous les acteurs politiques ont en souvenir le flottement où s'est retrouvé le pays au septième mois du Mouvement populaire, quelques semaines après l'échec d'organiser une élection le 4 juillet 2019. L'option d'une Constituante adossée à une période de transition était brandie comme une solution miracle. Pilotée de l'intérieur, mais également de l'extérieur, cette voie aurait précipité le pays dans l'inconnu. La présidentielle du 12 décembre 2019 a permis de bloquer cette option.
Plus de quatre années plus tard et au regard de la terrible expérience soudanaise, il est devenu plus qu'évident que la Constitution doit s'imposer comme seule lanterne pour tout le monde en Algérie. La décision d'écourter son mandat présidentiel est constitutionnelle. Il n'y a pas à polémiquer, disent les partis dans leurs réactions. Une posture qui fait gagner du temps à la République, dont les acteurs politiques pourront désormais se consacrer sur l'essentiel, à savoir, passer une nouvelle étape dans la construction d'une démocratie authentiquement algérienne.
Il reste que ces enseignements qui ont pour conséquence d'éviter des interprétations tendancieuses et qui, partant, rassurent les électeurs, ne répondent pas totalement à l'enjeu du moment. Les partis, qui se sont exprimés et dont les positionnements idéologiques sont multiples, accusent un déficit en matière de formulation de leurs programmes. À ce propos, il convient de relever la persistance d'un clivage islamiste-moderniste, mais qui peine à être identifié face à un électorat hétéroclite et qui se réduit en peau de chagrin.
Les Algériens ne votent pas forcément pour des considérations idéologiques, tant que les formations politiques, censées encadrer la société n'expriment pas clairement leur tendance. À l'exception des islamistes qui n'hésitent pas à s'attaquer à l'Éducation nationale et parfois même aux moeurs sociales en dénonçant certains aspects, les autres familles idéologiques n'avancent pas sur ce genre de terrain et se perdent en explications quelque peu populistes, par moments, sur des sujets socio-économiques. Le nationalisme et la souveraineté étant revendiqués par l'ensemble de la scène nationale, le courant nationaliste en perd ainsi un argument polito-idéologique. Il faut bien le signaler, le Président a su briller en réalisant tous les engagements pris devant le peuple. Il ne reste théoriquement que peu d'espace d'expression pour les partis. De fait, cette présidentielle aura besoin d'une sacrée dose de courage, voire même d'audace pour les candidats qui devront se positionner sur des questions sociétales. L'Algérie de 2024 n'est pas celle de 2019 et encore moins celle des années 90. Une nouvelle génération a émergé, avec de nouvelles attentes. Saura-t-on être à la hauteur des enjeux? 

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