UN PROFESSEUR À L’UNIVERSITÉ DE VIRGINIA PARLE DU GSPC
«C’est un groupe marginal qui lutte pour survivre»
Le responsable américain estime les effectifs du Gspc à quelques centaines de membres.
L´analyste américain, William Quandt, spécialiste de l´Algérie, a réduit les islamistes armés du Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) à leur plus simple expression en les désignant de groupuscules isolés insignifiants, en marge des événements. «C´est un groupe assez petit, marginal qui lutte juste pour survivre», a affirmé ce professeur à l´université de Virginia. Indépendamment des liaisons qu´il peut avoir avec le réseau d´Al Qaîda, ce groupe doit vire totalement disloqué a- t-il dit répondant aux questions via le courrier électronique.
Très au fait des questions sécuritaires, cette figure de la diplomatie américaine a indiqué que les contacts entre le Gspc et le réseau d´Al Qaîda sont très rares. «Cependant, Al Qaîda peut toujours soutenir les actions du Gspc» a noté le diplomate américain soulignant que «ce groupe n´a pas plus que quelques cent membres». William Quant fait partie des grands noms de la diplomatie américaine. Il a occupé le poste de conseiller au NSC, le Conseil de sécurité nationale, pour les affaires du Proche-Orient sous la présidence de Richard Nixon, de 1970 à 1973, puis de Jimmy Carter, de 1977 à 1980. Irréductible, le Gspc a refusé l´offre de paix contenue dans la réconciliation nationale. En 2004, il a annoncé son affiliation au réseau d´Al Qaîda. Le rapport du département d´Etat sur le terrorisme publié la même année, note qu´«il n´y a aucune preuve qui confirme réellement cette affiliation». Acculé par les forces de sécurité, le Gspc s´est retranché au sud du pays pour se donner une dimension de mouvement terroriste régional. Mais en dépit de son effectif qui serait réduit, de la capture de d´Abderrezak al-Para, de l´isolement de son chef Hassan Hattab, le Gspc demeure une force hautement nuisible.
Il a établi des liens avec des groupes terroristes du Maroc, du Nigeria, de la Mauritanie, de la Tunisie et d´autres pays. L´attaque, qu´il a lancée en juin 2005 contre un avant-poste de l´armée mauritanienne, a confirmé que les coups de boutoir qu´il a subis ne l´ont pas dissuadé de poursuivre ses activités, ni mis fin à sa menace. Ses ramifications s´étalent aussi en Europe. Selon le journal français Le Figaro, l´Unité de coordination de la lutte antiterroriste française (Uclat), des dizaines de cellules isamistes en France ont des contacts avec le Gspc.
Le journal a rappelé que Zawahiri a exhorté les Algériens du Gspc à commettre des attentats en France. La semaine dernière, la police italienne a annoncé le démantèlement d´une cellule terroriste algérienne qui «a financé et donné l´appui logistique pour des massacres contre l´armée algérienne en 2005».