L'Expression

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De Fatia à Symbol

Chronique d’un rêve qui a dérapé

L’expérience du «gonflage des pneus» comme l’a qualifié le président Tebboune aura fait perdre à l’Algérie, encore une fois, un temps précieux mais surtout un argent fou.

Qui se souvient de Fatia? Un nom qui avait fait rêver plus d'un Algérien. Un projet de fabrication d'une voiture locale qui avait offert énormément d'espoir avant la grande désillusion. Depuis le lancement des négociations avec le constructeur italien Fiat en 1980 jusqu'à l'enterrement définitif, en juillet 2007, de ce projet mort-né, près de 30 ans se sont écoulés sans que l'Algérie ne réalise aucun pas dans l'industrie automobile. Fatia, au bout de nombreuses années de labeur et 12 milliards de DA d'investissements, a été un grand échec! Malheureusement, ce ne sera pas le seul. Après l'abandon de ce projet, les Algériens ont continué à importer massivement des véhicules et une nouvelle décennie va suivre sans qu'aucune usine de fabrication de véhicules ne voit le jour. Le volume des importations va même tripler passant de 20 milliards de dollars par an au début des années 2000, à près de 60 milliards en 2012. Durant cette décennie, l'Algérie était financièrement bien lotie en raison de l'augmentation substantielle des prix de l'or noir. Elle a donc mis en veilleuse sa politique en matière d'investissement dans l'industrie automobile et n'a imposé aucune contrainte, ni formulé des exigences aux importateurs de véhicules neufs, en matière d'investissement productif et de création d'emplois. Au contraire, le gouvernement a même accordé aux concessionnaires qui l'ont exigée, l'interdiction de l'importation de véhicules d'occasion de moins de 3 ans, sous prétexte que ce type de véhicule est peu sûr et polluant. Cette mesure a eu comme conséquence immédiate un redressement des prix de 20 à 30% des véhicules neufs. Mais avec le début de la crise économique mondiale due à la chute des prix du pétrole, l'Algérie se devait de compter ses sous et avait décidé de soumettre l'importation de véhicules à un système de quotas tout en faisant obligation à tous les concessionnaires d'installer une activité industrielle ou de service dans un délai de 3 ans. Une décision qui visait à diversifier l'économie dans l'espoir d'avoir des ressources autres que les hydrocarbures. Plusieurs projets ont été lancés, d'autres ont été annoncés. La Symbol oranaise roulait sur les routes, Hyundai, Volkswagen ou encore la marque iranienne Saipa avaient tous des contrats tout autant que Peugeot, Scania ou encore Fiat. L'implantation d'usines de montage en Algérie a laissé penser que l'Algérie avait enfin relevé son défi et contenté l'ego national, celui de construire son premier véhicule. Mais c'était loin d'être le cas. Car même avec l'usine Renault d'Oran et la Symbol, grandiosement présentée comme étant un véhicule «made in bladi», il ne s'agissait finalement que de montage et non de construction! L'expérience du «gonflage des pneus» comme l'a qualifiée le président Tebboune aura fait perdre à l'Algérie, encore une fois, un temps précieux, mais surtout un argent fou. Faut-il rappeler que ce sont les banques algériennes qui ont accordé des lignes de crédit pour financer les usines de montage automobile. L'investissement était donc étatique mais les bénéfices étaient partagés entre les hommes d'affaires algériens et leurs partenaires étrangers! Une grosse arnaque qui a fini par être découverte. Résultat des courses: les usines ont été fermées et leurs patrons placés en prison. Et l'amère réalité est qu'il s'agit là d'un second échec.

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