Colère et inquiétude

Les dernières menaces du suspension et de radiation proférées par le gouvernement à l´encontre des grévistes du Cnapest ont été largement commentées, hier, à Béjaïa, dans le milieu enseignant. Bien que l´esprit soit ailleurs, en raison de la fête de l´Aïd, les enseignants des lycées de Béjaïa, que nous avons pu approcher hier, n´ont pas hésité à aborder le sujet. Dans leurs commentaires, ces enseignants cachaient mal leur colère et leur inquiétude face à l´évolution «négative» de la situation. En effet, alors qu´on s´attendait à un dégel du conflit qui déboucherait sur une solution équitable, voilà que la situation s´aggrave.
Ce sentiment de désolation reste, pour le moins, le plus partagé à Béjaïa aussi bien chez les grévistes que chez les enseignants.
La nouvelle tournure très menaçante prise par ce conflit a suscité divers réactions chez les enseignants.
Des réactions qui restent variables selon qu´on est gréviste ou pas et ne sont guère de nature à susciter un quelconque espoir. D´un côté comme de l´autre, on s´est montré, toutefois, inquiet. On redoute principalement des dérapages qui induiraient un pourrissement total. Connaissant la solidarité qui a toujours caractérisé les enseignants à Béjaïa, certains prédisent l´élargissement du mouvement si le ministre vient à mettre en application ses menaces.
C´est d´ailleurs sur ce sentiment de solidarité que les grévistes s´appuient pour réaffirmer leur détermination à ne pas céder aux menaces. Plus sages, d´autres enseignants militent pour des concessions afin, disent-ils, d´«éviter le pire».
On préconise alors la reprise du travail tout en maintenant la pression sous d´autres formes.
Au sein de cette catégorie, on enregistre très peu de grévistes.
Entre la détermination des uns, qui n´ont pas caché leur colère quant au traitement qui leur est réservé par la tutelle, et la sagesse dont ont fait preuve d´autres, la situation risque fort de connaître une autre évolution. Même si, pour l´heure, il est très difficile de pronostiquer quoi que ce soit. Il faudra sans doute attendre samedi pour être fixé.
Les enseignants, qui se retrouveront, feront sans doute le point et ce n´est qu´après cela que la situation sera plus précise.