«Des députés ont été élus grâce à la corruption»

«Des députés élus avec des sacs d´argent, j´en ai vu tellement». L´accusation de M.Arfoutine, représentant du Parti des travailleurs a, pour le moins, porté son coup. Nourredine Benouar, représentant du FLN, s´est vite senti visé et est sorti de ses gonds, accusant à son tour le PT d´ouvrir ses portes à des affairistes.
C´est sur ces accusations mutuelles que s´est terminé le débat entre les deux représentants politiques invités, hier, à l´émission «En toute franchise» de la Chaîne III afin de débattre de la loi de finances complémentaire et de la création prochaine, par le président de la République d´une commission nationale pour la lutte contre la corruption et le blanchiment d´argent. Les échanges allaient même déborder quand l´animatrice de l´émission a mis fin au programme. Avant cet incident, le débat a tourné essentiellement autour de la LFC. Cette loi a été qualifiée par Benouar d´«événement national qui s´inscrit parfaitement dans la stratégie économique du pays et maintient la trajectoire», «la continuité et la stabilité», estime que «son impact positif est déjà constaté sur le terrain avec une diminution du taux des importations estimée à 2%».
Pour le représentant du PT, M.Arfoutine, cette LFC a insufflé une nouvelle réorientation à l´économie nationale en adoptant une série de mesures positives. Selon lui, «la démarche est bonne et cela est justifié par le mécontentement et les pressions exercées par certains grands pays qui cherchent à s´immiscer dans la souveraineté de l´Algérie», et d´ajouter que «d´une certaine façon, on peut dire que les revendications du PT ont été prises en considération».
Pour le cadre du PT, l´Etat ne doit pas s´arrêter là. «Quand on prend ces positions-là, il faut être hardi pour aller un peu plus loin, le pays possédant un potentiel important et des hommes et des femmes capables d´aller de l´avant», souhaitant que cette «réorientation puisse se poursuivre, notamment sur le plan démocratique et politique».
Toutefois, des divergences ont été relevées de part et d´autre. Ainsi, selon M.Arfoutine, la réforme agraire encourageant la création de coopératives est à même de contribuer à l´amélioration de l´économie nationale, estimant que ce retour à des procédés jugés anciens est «correct». Pour lui, ceci «permettrait d´absorber cette jeunesse en mal de vie, qui verse jour après jour dans la misère et la harga».
Ce n´est pas l´avis de Benouar. Faisant justement allusion à ces coopératives, ce dernier a averti: «Nous ne devons pas rejouer un jeu où nous sommes perdants d´avance.» Selon lui, le problème se pose ailleurs. «Nous manquons de savoir-faire et de technologie dans le domaine agricole, c´est pourquoi il ne faut pas revenir aux coopératives anciennes, mais plutôt moderniser les technologies.»