AHMED BOUMEHDI, COORDINATEUR DES MOUHAFADHAS D’ALGER
«Des partis politiques dans la combine»
L’orateur qualifiera le précédent du week-end de dangereux dépassement.
M.Ahmed Boumehdi, coordinateur des mouhafadhas d´Alger, en présence de quelques membres de la direction de la coordination, a organisé, hier, une conférence de presse où il a dénoncé «les gravissimes événements de jeudi». L´absence de l´Entv et de l´officielle APS était remarquée, lors de ce point de presse.
L´orateur qualifiera le précédent du week-end de dangereux dépassement qui laisse planer une menace lancinante sur le processus démocratique et le pluralisme politique dans notre pays. Muni de «faux badges» qu´il brandit en guise de pièces à conviction, il condamnera sans détour l´administration qu´il accuse de connivence avec «les mercenaires» dans un complot ourdi en haut lieu qui risque d´anéantir dix années de lutte pour la démocratie et qui augure d´autres explosions sociales, à l´image de celle du 5 octobre 1988. Son verdict à l´encontre des pouvoirs publics sera donc sans appel: «Faux, usage de faux et détournement de mineurs.» Tout en s´étonnant de la prompte autorisation accordée à «des individus qui ont utilisé la couverture d´associations estudiantines dans l´objectif vain d´organiser un rassemblement contre le parti du FLN et sa ligne politique telle que définie démocratiquement et souverainement par le 8e congrès du parti». Il explique: «Comme à leur habitude, les instigateurs et les exécutants de cette basse manoeuvre ont bénéficié de la complicité agissante de certaines sphères de l´administration dont le comportement, encore une fois, a représenté une véritable menace à l´ordre public.» Questionné sur les raisons qui ont mené aux affrontements, Boumehdi rétorque: «Il est de notre droit de défendre le parti.» Jaloux de l´indépendance du parti et unis autour de sa direction, les militants de la coordination des mouhafadhas d´Alger se sont réunis sur les lieux mêmes du rassemblement pour exprimer leur désapprobation et dénier le droit à «ces chargés de mission de parler et d´agir au nom du FLN». Et de relever sa grande surprise «de voir parmi les participants des adolescents dont l´âge ne dépasse pas les 14-15 ans ainsi que des citoyens abusés». Egalement présent à ce point de presse, le SG de l´Unja, Mokhtar Bourouina, qui évoque le communiqué de l´APS qu´il juge «ni neutre ni objectif». Après le ministre de l´Intérieur, c´est l´APS qui est désormais discréditée, souligne-t-il. La justice n´échappe pas à ce constat puisque le coordinateur des mouhafadhas d´Alger l´estime sujette à d´incommensurables pressions du pouvoir et qui risquent de la rendre candidate à l´enrôlement. Il en veut pour preuves les différentes plaintes du parti lesquelles bien qu´approuvées par les deux Chambres du Parlement, demeurent bloquées. Boumehdi insiste donc sur la nécessaire séparation des pouvoirs en Algérie pour la sauvegarde de la démocratie plus que jamais menacée. A demi-mots, ce dernier ne manquera pas de signaler que certaines formations politiques «de service» qui tiendraient le haut de l´affiche, marchent dans la combine des putschistes. C´est en termes à peine volés qu´il feint de prononcer par exemple le RND.