RÉVISION DE LA CONSTITUTION
Djaballah pose ses conditions
Les résultats des partielles constituent un «véritable progrès» pour le parti.
Le président du mouvement d´El-Islah, M.Abdallah Djaballah, s´est dit «favorable à l´amendement de la Constitution à même de traduire un véritable équilibre dans la répartition des prérogatives». M.Djaballah était, jeudi, l´invité de l´émission «Forum» de la Chaîne II de la Radio nationale. Selon lui, cet équilibre «réduirait relativement les prérogatives du Président de la République au profit de l´élargissement de celles du gouvernement, consoliderait celles de l´Assemblée populaire nationale (APN) et des organes de contrôle des actions des autorités publiques, et accorderait un intérêt plus grand aux partis, aux droits de l´homme et aux fondements de l´identité nationale». Le leader d´El Islah avait déjà exprimé sa position à propos de cette question dans un entretien accordé à notre journal. «C´est vrai que nous nous sommes mis d´accord sur l´idée mais pas sur l´objectif, les sujets et la manière de l´amendement», avait-il déclaré. En 1996 comme en 1999 et en 2004, les amendements proposés ne répondaient pas aux aspirations du parti, affirmait-il. «L´amendement de la Constitution ne permet pas, selon lui, d´instaurer un régime politique juste, de renforcer le pouvoir de contrôle des activités du pouvoir, il n´offre pas les garanties suffisantes pour préserver les libertés publiques et individuelles et il ne donne pas un rôle important aux partis politiques. Le mouvement avait, en fait, ses conditions pour accepter la révision constitutionnelle». «S´il faut discuter de la révision, il faut assainir le climat politique pour rétablir la paix, préserver les valeurs et l´identité nationales, garantir l´exercice des libertés publiques et individuelles». Pour Djaballah, si la révision constitutionnelle répond à ces considérations, «nous ne serons pas contre».
Revenant sur les élections locales partielles du 24 novembre dernier en Kabylie, le premier responsable d´El Islah estime que les résultats obtenus par son mouvement constituent «un véritable progrès tant du point de vue organique que de l´action militante». Il souligne que son mouvement s´est présenté à ces élections dans trois APC et une APW, alors que lors des élections de 2002, il n´a participé que dans une seule APC en Kabylie. El Islah a, faut-il le souligner, obtenu 2 600 voix lors des dernières élections. «C´est un résultat positif dans l´histoire du mouvement en Kabylie, au regard du nombre d´adhérents et aux voix exprimées à l´occasion», a-t-il estimé. Il poursuit que «malgré sa participation symbolique et très limitée à ces partielles, le mouvement a réussi à s´implanter dans la région. Ce qui ne peut être que bénéfique pour lui à l´avenir», a-t-il dit.
S´agissant des dissidents du mouvement, M.Djaballah a affirmé que «cette question a été définitivement tranchée lors de la dernière session du conseil national d´El Islah et ne m´intéresse plus». Il souligne, à ce propos, que 10 responsables ont été écartés du mouvement depuis le 14 décembre 2004.