DANS UN MEETING ANIMÉ À CONSTANTINE
Djaballah s’attaque au FLN
Même s’il ne l’a pas cité, il ne peut s’agir que du parti de belkhadem.
«Le plus puissant parti politique du pays ne doit sa supériorité qu´à la fraude électorale», on n´est pas obligé de suivre des cours en sciences politiques pour bien saisir l´allusion de Djaballah.
Même s´il ne l´a pas cité, il ne peut s´agir que du FLN que le chef du mouvement El Islah a tenté d´écorcher lors d´un meeting tenu jeudi dernier à Constantine.
Décidément, à chaque fois qu´il se rend dans cette ville, Djaballah ne peut s´empêcher de se comporter comme un conquérant: un présidentiable potentiel en quelque sorte! En tout cas, c´est l´impression qu´il a donnée durant une heure trente devant une assistance estimée à quelque 800 personnes.
Après Boudjerra Soltani, Djaballah est le second leader islamiste à aborder le volet de la «corruption». Il n´est pas allé toutefois jusqu´à dire qu´il possédait des dossiers compromettants; mais il a dénoncé ce phénomène qui, selon lui, s´est généralisé ces dernières années et a pris des proportions inquiétantes. Le scandale Khalifa occupe, chaque jour, la une des journaux. Il était donc attendu que Djaballah évoque cette grosse affaire qui a coûté à l´Algérie plus de trois milliards de dollars. A ce sujet, le n°1 d´El Islah a beaucoup plus posé des questions au lieu d´apporter un nouvel éclairage sur ce «sale feuilleton». «Le peuple algérien a le droit de tout savoir. Quels sont les véritables responsables?» S´agit-il de simples larbins. Il n´a fait que répéter ce que les Algériens lisent quotidiennement dans la presse.
Pour Djaballah, si la justice était indépendante, d´autres affaires éclateraient au grand jour et on saura alors que le vol et la rapine ont fait davantage de ravages dans un pays riche mais dont la population n´arrive pas à joindre les deux bouts. Quoi qu´il en soit, ce ne sont que des généralités.
Et de la bouche d´une personnalité politique qui ambitionne de devenir un jour le président de tous les Algériens, c´est peu, ce n´est certainement pas avec de tels discours démagogiques et populistes, qu´on va arriver à gagner des élections. Apparemment, Djaballah porte peu de considération à cet aspect, car il se croit, à tort où à raison, en territoire conquis!
Il s´est, certes, prononcé en faveur d´une révision constitutionnelle. Il a dénoncé l´autorisation et l´abus de pouvoir qui sont, selon lui, à l´origine de la corruption et de tous les scandales financiers. Mais il n´a accordé aucune circonstance atténuante aux groupes dissidents qui s´étaient révoltés contre lui et l´ont accusé de despotisme au sein d´El Islah.
Pour Djaballah, il s´agit d´un complot contre sa personne. Trop expéditif comme argument! A propos de l´Alliance présidentielle, il s´est contenté d´une attitude d´indifférence... où de prudence? comme à son habitude, il a parlé du Proche-Orient, de la Palestine, de l´Irak et du Liban, et là aussi, il a violemment critiqué les régimes arabes qui se sont pliés au diktat américain. Pour Djaballah, deux projets sont imposés aux Irakiens: la feuille de route US et l´hégémonisme des «Mollahs de Qom». Selon lui, le projet chiite vise à encercler les sunnites d´Irak. «La mosquée Al Aqsa est visée et personne ne réagit», a-t-il dénoncé dans un discours destiné à la consommation locale.