L'Expression

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Du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962

Les négociations ont débuté quelques jours après les massacres du 17 octobre 1961 à Paris.

Il y a 62 ans, presque jour pour jour, les Accords d'Évian étaient signés par l'équipe de négociateurs français d'une part, et Krim Belkacem représentant du groupe de responsables algériens, d'autre part. Cet épisode historique qui a mis un terme à une guerre de Libération nationale ayant marqué de son empreinte tout le XXe siècle, était précédé par une série d'actions militaires, politiques et diplomatiques. De l'éclatement de la révolution armée, jusqu'à la signature de ces accords, le peuple algérien a sacrifié plus d'un million et demi de martyrs. Il y eut l'offensive du Constantinois, le congrès de la Soummam, les grandes batailles, l'ouverture du second front le 25 août 1958, les immenses manifestations du 11 décembre 1960 et enfin la marche pacifique du 17 octobre 1961 à Paris, réprimée dans le sang par la police coloniale. Ce sont autant de marches que le peuple algérien a gravi jusqu' à sa victoire. La dernière fut le déclic.
Les négociations ont débuté quelques jours après les massacres de Paris. Ferhat Abbas, qui n'était plus à la tête du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), a pris l'initiative de se constituer prisonnier auprès des autorités coloniales françaises, pour mettre fin à une grève de la faim organisée par des militants de la cause d'indépendance. L'action militante avait pour objectif de faire libérer les cinq cadres du FLN retenus prisonniers en France après l'acte de piraterie d'État qui a consisté en le détournement de l'avion qui les transportait de Rabat à Tunis.
Ainsi, près d'un mois après les manifestations du 17 octobre 1961, réprimées dans le sang, et à la veille de l'ouverture des négociations d'Évian, le premier président du GPRA a tenu à poursuivre la lutte pour l'indépendance du pays en transmettant un câble à son successeur. Nous reproduisons le texte entier du télégramme de Ferhat Abbas envoyé au GPRA le 20 novembre 1961: «Pour mettre fin à une grève qui risque d'être catastrophique pour de nombreux militants. Stop. Rendre possible libération des cinq frères. Stop. Pour que négociation puisse s'engager avec chance, succès. Stop. Pour que paix devienne possible. Stop. Me propose me constituer prisonnier en échange libération des 5 frères. Stop. Démarche sera faite par canal gouvernement marocain. Stop. Sommes dans immobilisme et impasse. Stop. Même si elle n'était pas acceptée. Stop. Ma proposition gênera gouvernement français et montrera bonne foi FLN. Stop. Donnez votre avis. Stop et fin.»
L'objectif premier du grand militant consistait, bien entendu, à forcer la main à la France coloniale pour associer les cinq dirigeants du FLN emprisonnés en France. L'habilité politique et tactique de Ferhat Abbas tenait du fait que la seule intention de se constituer prisonnier en contrepartie de la libération de ses camarades allait poser un sérieux problème à l'administration coloniale. Ainsi, le premier président du GPRA, qui a tenu à demeurer fidèle à la révolution et au Gouvernement provisoire qui la représente, a poursuivi à son niveau la lutte pour l'indépendance du pays. Tout comme d'ailleurs, les détenus de la prison de Fresnes qui ont signé le 9 novembre 1958, une lettre collective, rédigée par Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy et adressée au ministre français de l'Intérieur, Michel Debré. Dans cette lettre, les détenus ont annoncé une grève de la faim, en appui à leur revendication de libération des cinq dirigeants de la révolution emprisonnés en France.

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