POLÉMIQUE DJABALLAH-SADI
El-Islah invoque le «juron public»
La réponse du parti de Djaballah, qui se trouvait en Arabie Saoudite, a été prompte.
Saïd Sadi a accusé Abdellah Djaballah d´être responsable de l´attentat de Biskra qui a fait 43 morts parmi les militaires, mercredi dernier à la salle Afrique lors d´un meeting qui a regroupé les cinq responsables de partis se revendiquant du «pôle républicain».
La réponse du parti de Djaballah, qui se trouvait en Arabie Saoudite, a été prompte. Les militants du mouvement El-Islah ont décidé d´ester Saïd Sadi en justice pour «juron public» afin d´accélérer la procédure. Le secrétaire national chargé de l´organique, Lakhdar Benkhellaf, indique que Saïd Sadi est «en mal de publicité».
Selon notre interlocuteur, «depuis que les médias l´ont abandonné à son propre sort, il cherche à réapparaître». Les élections approchent, ajoute-t-il, et «constituent une opportunité pour ce genre de discours». Sinon, comment expliquer ces sorties? s´interroge-t-il. «Le RCD est tantôt au pouvoir, tantôt dans l´opposition; ce qui lui a fait perdre tous ses cadres. C´est ce qui a entraîné sa mort politique, ajoute-t-il. Il faut rappeler qu´il était signataire de l´appel du Cnsa en décembre 1991 qui a valu des centaines de milliers de morts, de milliers de victimes et autant de disparus ainsi que 25 milliards de dollars de dégâts», rappelle-t-il. «Visiblement, il veut un remake de cette initiative du passé».
Lui et «ses semblables» qui ont fait usage de la tribune de la salle Afrique «pour appeler à l´insurrection, ne se contentent pas de la facture déjà payée par le peuple». Aujourd´hui, il cible El-Islah parce que «notre mouvement a convaincu les électeurs qui lui ont accordé leur confiance dans la double opération électorale de l´année dernière», précise-t-il. Cela fait son cauchemar, ironise-t-il.
Mais il refuse de faire le parallèle avec le FIS qui était autrefois l´ennemi juré du RCD.
Toutefois, il tient à souligner que son parti est à l´abri de ce genre d´accusations parce qu´il a depuis toujours opté «pour l´action politique légale et pacifique». En s´attaquant de la sorte à un parti légal, «il porte atteinte au responsable du mouvement et aux militants». En recourant à la justice, El-Islah veut apporter une réponse musclée aux agissements de son adversaire politique. C´est la première diffamation émanant du premier responsable du RCD contre El-Islah dans une affaire liée au terrorisme. La réponse du porte-parole du mouvement El-Islah est la suivante: «Cet individu n´a qu´à apporter les preuves de ses allégations devant la justice dont nous ne doutons point de l´impartialité».