«Elles resteront toujours importantes»

Evoquant les pulsions qui caractérisent les relations algéro-françaises, dans l´entretien qu´il a accordé au journal qatari Al Arab, le chef de l´Etat a affirmé qu´«elles obéissent à des facteurs complexes, les plus élémentaires étant l´histoire et la géographie.» Cependant, cela n´affecte en rien la qualité des rapports entre les deux pays et le président Bouteflika le dit sans ambages: «Nos relations sont importantes et elles le resteront dans tous les cas».
Cela étant, un énorme travail a été fait dans le sens de la consolidation de ces relations particulièrement passionnées. Dans ce sens, le président de la République rappelle l´échange de visites entre l´Algérie et la France au niveau des deux chefs d´Etat en 2000 et 2003.
«Un échange qui a permis, dit-il, de refonder le dialogue politique et la coopération bilatérale entre les deux pays.» Une relance a, d´ailleurs, été couronnée par la signature de la Déclaration d´Alger, le 2 mars 2003, «consacrant officiellement l´engagement des deux pays à l´établissement d´un partenariat exemplaire».
Cet engagement a été réaffirmé lors d´un échange de messages avec le président Sarkozy les 28 et 30 mai 2007. Dans les domaines économique et commercial, le président de la République a noté que «les relations ont connu un progrès notable, notamment au niveau des échanges commerciaux dont le volume a atteint 8,9 milliards de dollars en 2006 et 9 milliards de dollars en 2007».
Selon l´Agence nationale de développement de l´investissement (Andi), près de 650 millions de dollars ont été investis grâce à la réalisation de 135 projets d´investissement. M.Bouteflika a également abordé le projet de l´Union pour la Méditerranée initié par le président français, Nicolas Sarkozy.
«L´Algérie étudie avec un grand intérêt tous les aspects de l´initiative du président français et ses propositions concernant sa teneur.» S´agissant des relations algéro-marocaines le président Bouteflika a affirmé qu´elles sont l´otage d´un gel et que l´Algérie n´est pas en mesure de les relancer de manière unilatérale. «L´Algérie n´a pas cessé d´afficher sa disposition, loyale et sincère, à développer les relations de coopération tout en laissant le traitement de la question de l´autodétermination du Sahara occidental à l´organisation des Nations unies, chargée de trouver une solution juste et équitable», a déclaré M.Bouteflika.
Face à ces contraintes, l´Union du Maghreb n´a pu se réaliser et n´a pu atteindre les objectifs escomptés, notamment au plan du partenariat économique.
Les échanges commerciaux entre les pays de l´Union n´excèdent pas 2% du volume de leur commerce extérieur. «Et par conséquent, ils ne s´adaptent pas aux enjeux et défis qui les guettent à l´avenir, du fait de la mondialisation et des retombées qui en découlent», a regretté le président de la République avant d´appeler les pays de l´Union à amorcer «l´intégration par la mise en place d´une stratégie commune de développement durable et la création d´un marché commun, d´une zone de libre-échange».