EDUCATION À BÉJAÏA
Enfin une rentrée normale
Pour la première fois, depuis trois ans, Béjaïa a connu une rentrée scolaire sereine.
Une sérénité qui reste, cependant, entachée de certaines insuffisances qui n´ont pas lieu d´être si des dispositions avaient été prises au moment opportun. Il en est ainsi de ces établissements scolaires sans directeurs, un problème épineux qui n´a pas été sans engendrer des retards dans l´inscription et par voie de conséquence dans le lancement des programmes scolaires.
A Béjaïa, on dénombre 60 écoles primaires, sans directeurs, selon une source qui a requis l´anonymat. S´agit-il d´un retard dans les affectations ou d´un déficit d´encadrement? Les renseignements recueillis par-ci, par-là, concourent tous vers la lenteur administrative. Le plan de gestion de la direction de l´éducation de Béjaïa n´étant pas encore été ratifié par le contrôleur financier. Le scandale de l´été dernier concernant «les recrutements à base de faux documents» a contraint les responsables à revoir totalement leur copie.
A Akfadou, le lycée et le CEM demeuraient encore, hier, sans responsables. Le Sete, syndicat du secteur de l´éducation, parle d´une perte de 814 postes budgétaires en raison du blocage du plan de gestion. L´autre nouveauté dans le secteur de l´éducation de Béjaïa réside au niveau de la fermeture des établissements scolaires. Au moment où les pouvoirs publics annoncent des ouvertures de nouvelles structures scolaires, à Béjaïa, 24 écoles primaires ne serviront plus à partir de cette année en raison du manque d´effectifs. Les écoles de villages notamment restent les plus touchées par ces nouveaux phénomènes qui dénotent, on ne peut mieux, que les Algériens ne sont plus aussi procréateurs qu´il étaient.
L´année scolaire 2004-2005 se caractérise ainsi par une baisse notable des effectifs du primaire et du moyen, contrairement au secondaire qui voit ses effectifs en hausse.
Les spécialistes de la question n´ont pas hésité à expliquer cette situation, faisant directement la relation avec la grève du cartable qui avait induit une année blanche en 1995. Le nouveau directeur de l´éducation à Béjaïa aura du pain sur la planche. Face à la pression syndicale, l´urgence d´agir est plus que présente. A défaut, le risque de voir l´année scolaire perturbée, comme les précédentes, n´est pas à écarter.