APRÈS LE RÉFÉRENDUM POUR LA PAIX RÉACTIONS AU SCRUTIN
Entre soutien et opposition
La France salue la consultation démocratique sur le projet de charte pour la paix.
La forte participation du peuple algérien au référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, a suscité des réactions de part et d´autre. Dans un message publié à Tunis, le président de la Tunisie, M.Ben Ali a exprimé ses sincères félicitations pour la forte adhésion des différentes composantes du peuple algérien, à l´intérieur comme à l´extérieur du pays, à cette initiative avant-gardiste.
«Cette adhésion confirme la cohésion du peuple algérien et son soutien à la politique du président Bouteflika et à ses choix pertinents pour assurer à l´Algérie-soeur, un avenir meilleur dans la sécurité, la stabilité et le progrès», affirme le chef de l´Etat tunisien.
La France salue notamment la consultation démocratique sur ce projet. «Le peuple algérien vient d´approuver par référendum la charte pour la paix et la réconciliation nationale proposée par le président Bouteflika. Nous saluons cette consultation démocratique à laquelle ont participé les Algériens, tant dans leur pays qu´à l´étranger, et en particulier en France», a souligné le porte-parole du Quai d´Orsay, M.Jean-Baptiste Mattei. Pour sa part, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné vendredi que les résultats du scrutin ont prouvé que «la démarche réconciliatrice est l´unique alternative pour la consolidation de la paix civile en Algérie». Dans un communiqué publié sur son site Internet, il a indiqué que «les résultats sanctionnant le scrutin sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, prouvent que cette initiative est le seul moyen d´aboutir à la paix civile en Algérie», assurant que Moscou estime que la tenue de ce référendum est un événement majeur dans la vie politique algérienne.
Le mouvement islamique russe considère quant à lui que la démarche initiée par le président Abdelaziz Bouteflika, témoigne de l´union et de la cohésion de la société algérienne et doit servir d´exemple au monde entier.
Dans un communiqué soutenant la démarche de réconciliation transmis à l´APS, le mouvement a indiqué que la charte «traduit les valeurs de tolérance et de fraternité qui caractérisent le peuple algérien et la nation musulmane en général». En revanche, les leaders des partis d´opposition n´ont pas caché leur mécontentement vis-à-vis des résultats de ce référendum.
Le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, a qualifié vendredi de «tsunami totalitaire» le référendum sur la réconciliation nationale et a critiqué l´attitude des autorités françaises pour avoir salué dans ce scrutin une «consultation démocratique». «Les résultats, d´ailleurs attendus, parlent d´eux-mêmes: cette affaire aura été une farce de bout en bout», a indiqué dans une déclaration à l´AFP le chef du FFS.
Pour lui, «les résultats constituent un acte de guerre supplémentaire contre notre société». Pour sa part, le président du RCD, Saïd Sadi considère que le référendum «a fini comme il a commencé, dans la bouffonnerie». «Selon nos estimations, le taux de participation a été multiplié par quatre», a déclaré M.Sadi à l´AFP, ajoutant que «depuis 1962, l´Algérie est dans une perpétuelle fraude». Rappelons que le RCD et le FFS, avaient appelé au boycottage du référendum.
Quant au leader des archs, Bélaïd Abrika, qui avait appelé à la grève jeudi en Kabylie pour protester contre le refus du président de faire de tamazight une langue officielle, a déclaré que le taux de participation annoncé par les autorités «dépasse l´imaginaire». «Ce qui m´étonne le plus, c´est le taux d´Alger: plus de 71%, c´est inhabituel pour la capitale», a-t-il déclaré à l´AFP.