«Fidèles au serment fait aux martyrs»

«Nous célébrons le Jour de la Victoire, et en cette occasion, nous nous souvenons avec fierté de la lutte acharnée du peuple algérien et de ses énormes sacrifices pour la liberté», a entamé le président de la République son message à la nation à l'occasion du 62e anniversaire des Accords d'Évian qui ont consacré la fin de la guerre de Libération nationale. Le chef de l'État n'a pas manqué d'évoquer les «souffrances» et les «tragédies», endurées par le peuple. Et le Président de rappeler à ce propos que le 19 mars 1962 a constitué l'aboutissement «d'un long chemin de lutte» politique dans le cadre du «Mouvement national», mais aussi et surtout «de la lutte armée» que les historiens qualifient comme la plus brillante révolution populaire du XXe siècle. Les sept ans et demi de guerre de Libération nationale «au cours desquels le peuple algérien a sacrifié un million et demi de martyrs», souligne le président Tebboune. L'Histoire a enregistré cette belle révolution héroïque pour l'indépendance «comme l'une des plus grandes épopées de défense de la liberté et de la dignité de l'ère moderne», explique-t-il. Il rappellera que «cet évènement historique» est advenu «après cent trente ans de colonialisme de peuplement». La révolution d'indépendance a révélé «le mensonge et la propagande selon lesquels l'Algérie est française», affirme le président de la République dans son message à la nation. La détermination farouche du peuple algérien et de son élite «a confirmé au monde, que les courageux révolutionnaires qui ont affronté la machine de guerre et de destruction et la politique de la terre brûlée, ont pris leur décision: soit le martyr, soit la victoire», lit-on dans le message présidentiel.
Ce 62e anniversaire est l'occasion, relève le Président, de «renouveler notre serment aux martyrs. Nous sommes déterminés à avancer» dans la nouvelle Algérie «vers les objectifs fixés par le message de Novembre afin de renforcer la souveraineté nationale et l'indépendance de la prise de décision nationale», dit le chef de l'État. Cela passe, insiste-t-il, par la préservation du «caractère social de l'État, à travers la consolidation des acquis», dont bénéficie la société algérienne, notamment ces dernières années qui ont vu des hausses conséquentes de salaires et de pensions de retraite, l'institution de l'allocation chômage et la distribution de plusieurs centaines de milliers de logements sociaux.
Cette célébration, chère aux coeurs des Algériens intervient néanmoins dans un contexte régional et international nécessitant des «efforts conjugués de tous pour unir les rangs et renforcer le front intérieur», rappelle Abdelmadjid Tebboune. Cela se traduit, insiste le président de la République par l'identification «des priorités dans une perspective stratégique nationale» pour répondre «aux défis auxquels notre pays est confronté, au premier rang desquels figure le souci d'apporter une large contribution collective au maintien de la stabilité dont jouit le peuple algérien dans un voisinage caractérisé par des tensions». Il y a effectivement menace sur la paix et la sécurité de la région, «dans un contexte mondial caractérisé par des conflits et des polarisations complexes». La donne ainsi présentée, le chef de l'État attend des Algériens une attitude responsable et patriote. À ce propos, il «salue leur haute conscience nationale» et «rend hommage aux soldats de l'ANP en postes aux frontières du pays». Le président Tebboune adresse également ses hommages aux forces de sécurité qui «assurent la paix et la tranquillité de la société».
Le président Tebboune demande aux Algériens d'avoir une pensée pour les «martyrs du devoir national... et des martyrs de la révolution de libération». Enfin, le chef de l'État s'est adressé «à mes soeurs moudjahidate et à mes frères moudjahidine», leur adressant ses «plus chaleureuses félicitations à vous en cette occasion où nous vivons le mois sacré de Ramadhan».