L'Expression

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La balle est dans le camp du président

Face à cette inextricable situation, seul le premier magistrat du pays peut faire quelque chose et passer pour un grand sauveur.

Rien ne va plus dans le secteur de l´éducation. La situation, qui dégénère de jour en jour, risque d´échapper définitivement au contrôle des pouvoirs publics pour basculer vers un chaos aux conséquences absolument incommensurables. La classe politique, dans sa quasi-intégralité, a eu la présence d´esprit de condamner les décisions de radiation des enseignants, qualifiées d´inconstitutionnelles lors même que celles-ci ne seraient pas tombées. Jusqu´à présent, les observateurs se demandent à quoi jouent les pouvoirs publics. S´ils persistent à dire que les décisions de radiation n´en seraient qu´au stade de «projet», l´on se demande à bon droit d´où vient que des remplaçants, des milliers croit-on savoir, aient déjà pris leur poste dans les lycées algériens, en remplacement des enseignants grévistes. Le ministre de l´Education, à la veille de l´entrée en vigueur des mesures prises en conseil de gouvernement, avait clairement indiqué que des dizaines de milliers de demandeurs piaffaient d´impatience pour prendre la place des réfractaires. Toujours est-il que l´évolution actuelle de la situation ne plaide guère en faveur d´une amélioration de la situation. Tant s´en faut. Les lycéens, avec leur légendaire «intempestivité juvénile», viennent d´entrer violemment en scène. Sans aller jusqu´à sympathiser officiellement avec les grévistes, ni leurs propres parents, ils n´en rejettent pas moins les mesures gouvernementales, venues «achever» une année déjà fort mal commencée. Les remplaçants n´ont ni l´expérience, ni la pédagogie, ni les compétences nécessaires à la conduite de classes de lycée, dont les élèves, futurs cadres du pays, se trouvent aux portes de l´université.
La situation est des plus graves. Le pire est à craindre entre les lycéens qui menacent d´investir les rues comme un avant-goût nous en a été donné hier à partir d´Oran, et leurs enseignants radiés qui, n´ayant plus rien à perdre dans un pays où l´emploi ne court pas les rues, peuvent recourir à des actions désespérées et, donc, forcément plus radicales qu´elles ne l´étaient jusque-là. Face à cette situation explosive, estiment les observateurs, l´arbitrage du président Bouteflika est absolument obligatoire puisque tous les autres responsables se sont «cassé les dents» sur cette crise jamais vécue auparavant par notre pays.
D´aucuns se demandent même si le chef de l´Etat, qui s´est scrupuleusement gardé de faire la moindre déclaration sur le sujet, ne s´est pas maintenu en retrait pour garder sa neutralité d´arbitre et venir en «sauveur» au cas où une nécessité impérieuse devrait s´en laisser sentir. Bouteflika, qui nous a déjà habitués à des sorties spectaculaires de la même veine, peut fort bien mettre un terme à tout cela en ordonnant l´annulation des décisions de radiation et des poursuites judiciaires, tout en appelant à l´ouverture d´un dialogue avec les syndicats qui ont réussi à paralyser tous les lycées du pays, près de trois mois durant.
La conjoncture politique s´y prête merveilleusement puisque le chef de l´Etat, que beaucoup de ses adversaires n´hésitent pas à qualifier de «président-candidat», ne saurait trouver meilleure occasion d´entrer en campagne de la manière la plus spectaculaire qui soit, sans avoir à mettre les pieds dans le plat. Si tel devait être le cas, mieux vaudrait que cela advienne avant le point de non-retour...

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