L'Expression

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LE COUP DE JARNAC DES ÉLECTIONS

La classe politique assommée

Seul l’amendement de la loi électorale a pu provoquer une réaction digne d’être retenue.

Deux mois après le scrutin du 7 mai, la classe politique reste complètement abasourdie. Elle n´arrive pas encore à trouver son chemin, malgré les efforts consentis durant la campagne électorale. Le taux d´abstention -historiquement le plus haut- a démontré que les partis politiques n´ont plus de prise sur les électeurs. Les scores obtenus par chacun sont une autre preuve de la faillite d´un système. La classe politique ne réagit plus aux événements.
Ni les troubles sociaux d´Oran, ni de Boussaâda, ni la visite annoncée de Sarkozy en Algérie, ni le gel éphémère du gouvernement, ni le report de l´installation de l´APN, ni l´amendement de la Constitution n´ont réussi à la faire bouger. Elle est restée sans voix. Seul l´amendement de la loi électorale a pu provoquer une réaction digne d´être retenue. Les petits partis ont dénoncé le contenu du projet qui menace leur devenir. Ils se démènent comme ils peuvent pour empêcher son adoption par la nouvelle APN. Car si adoption il y a, ils ne pourront pas se présenter aux prochaines élections locales. Ils sont condamnés à la mort violente. Leur refus est légitime. Depuis l´avènement du multipartisme en Algérie, la prolifération des partis a noyé l´action politique dans le phénomène des chiffres. Ils ont servi à alimenter le discours de rupture qui a abouti sur la crise dont on n´arrive pas encore à refermer les plaies. La période de «normalisation» a conditionné la classe politique en la mettant en conformité avec la loi de 1996. La tentative de pallier les trois partis vainqueurs aux locales de 1990 puis les législatives de 1991, n´a pas réussi. Le RND, le MSP et le RCD n´ont pas pu combler le vide laissé par les trois partis représentatifs. Pendant la dernière décennie, la classe politique a tergiversé, tantôt par la dénonciation, tantôt par la surenchère, sans arriver toutefois à gagner l´adhésion des larges couches sociales. Sur le plan interne, les partis n´ont pas pu créer cette osmose qui permet aux jeunes cadres de faire l´apprentissage démocratique et politique. L´alternance interpartisane n´a pas pu se réaliser en raison de l´hermétisme de cette classe politique qui ne s´ouvre à la «plèbe» qu´en période électorale. L´expérience de l´Alliance présidentielle a été des plus désastreuses pour la démocratie en Algérie. Voilà trois partis, qui se disent détenteurs de la majorité, scellent une alliance autour du programme du président de la République; ils se réunissent cycliquement pour prendre une tasse de thé, sans rien entreprendre de significatif en trois années d´existence. La dernière élection a failli faire imploser cette entité bureaucratique, sans prolongement social ou partisan. Le MSP a carrément annoncé sa rupture avec ses deux partenaires avant de changer d´avis. Le vote du programme du gouvernement, à la chambre basse, l´a amadoué. Pis, le FLN qui disposait d´une large audience chez le peuple, semble être contaminé par le phénomène du vase clos.
Désormais, les contingents politiques sont fermés à toutes sortes d´idées ou d´associations d´idées qui pourraient apporter un vent nouveau dans les rangs du vieux parti. Les partis refusent de voir ou d´entendre le cri de la société. La course aux prébendes les a rendus insensibles à l´agonie de la société dont ils sont issus ou qu´ils sont censés représenter.
Tous les partis ont appris à fonctionner en «parti unique», c´est-à-dire inaccessibles aux doléances des militants qui constituent leur charpente. Ils sont devenus de simples appareils qui réagissent à coups de communiqués, quand la menace devient persistante.

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