L'Expression

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Il a abordé le dossier des essais nucléaires en Polynésie sans faire allusion à l’Algérie

La demi-vérité de Macron

La reconnaissance des crimes contre l’humanité, l’indemnisation et l’octroi des cartes constituent le véritable imbroglio qui taraude la relation entre l’Algérie et la France.

Le dossier des essais nucléaires français réapparaît à la surface des débats et polémiques politiques.
La dernière sortie du président français, Emmanuel Macron en l'occurrence, a suscité un intérêt quant à l'importance de la déclaration inhérente aux essais nucléaires dans le Pacifique et plus précisément en Polynésie.
À ce propos, Macron a déclaré que «la France avait une dette envers la Polynésie française pour les essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 dans le Pacifique. J'assume et je veux la vérité et la transparence avec vous», c'est avec ces propos qu'il s'est adressé aux populations et responsables politiques de la Polynésie.
Le dossier des essais nucléaires taraude les pays qui ont connu la domination coloniale française. L'Algérie en fait partie, surtout que les premiers essais se sont déroulés dans ses territoires. Il reste beaucoup de zones d'ombre à mettre au clair avec l'ancienne puissance coloniale, quant à la responsabilité politique et juridique des conséquences de cette tragédie, qui a causé des dégâts humains et écologiques. Ces retombées sont toujours actuelles de par l'effet continuel des radiations nucléaires.
Depuis la première opération de « la Gerboise bleue» en 1960, qui a été réalisée à Reggane par les Français, dans le but de se doter d'une force de dissuasion nucléaire, aucun président de la France n'a fait allusion à ces essais nucléaires en abordant les dégâts qui en ont découlé,dans les territoires objet de ces essais. La reconnaissance de ces crimes est restée lettre morte pendant plusieurs décennies. La question des indemnisations a été aussi traitée d'une manière vicieuse et sans effets ni résultats à la hauteur des dégâts causés aux populations des zones et des régions affectées par la radiation nucléaire.
Emmanuel Macron a touché à ce dossier épineux qui écorne l'image de la France en s'adressant aux populations de la Polynésie et les responsables de ce pays en soulignant que «la nation a une dette à l'égard de la Polynésie française. Cette dette est le fait d'avoir abrité ces essais, en particulier ceux entre 1966 et 1974, dont on ne peut absolument pas dire qu'ils étaient propres», a-t-il avoué.
Cette déclaration n'a pas été corroborée par un geste fort, consistant à reconnaître ces crimes contre l'humanité en demandant le pardon tant attendu.
L'Algérie est concernée mordicus par ces essais plus que les populations de l'archipel polynésien. Le président français, Emmanuel Macron, est-il prêt à engager un nouveau processus dans la perspective de reconnaître ces crimes français en Algérie? Il faut savoir que l'Algérie a été le théâtre de 17 essais nucléaires, dont la majorité était constituée d'essais atmosphériques, qui renseignent sur les grands dégâts et l'étendue de la propagation de la radiation.
La réconciliation, que certains cercles au niveau de la France officielle, veulent répandre, est une réconciliation fondée sur le seul droit de la France à dicter sa lecture quant à sa responsabilité coloniale dans les crimes et massacres contre l'humanité, sans pour autant reconnaître lesdits crimes, son système colonial et ses conséquences néfastes.
Les essais nucléaires ont été initiés par l'Etat français, cela veut dire que la France d'hier ou d'aujourd'hui est la même. Sauf que les enjeux et les intérêts entre Etats pourraient renverser la donne et imposer un autre processus en mesure de rectifier le tir et revoir les rapports et les relations politiques sur la base d'une démarche souveraine. La France est interpellée sur ses crimes dans le grand Sahara algérien. Les effets des essais nucléaires français sont toujours intacts et les populations de Reggane souffrent encore des effets de la radiation, provoquant ainsi des maladies du cancer et des déformations congénitales graves. La reconnaissance de ce crime est le début d'une relation ménagée d'arrière-pensées et de rapports mitigés.
L'indemnisation et l'octroi des cartes reste un véritable imbroglio qui taraude la relation entre l'Algérie et la France.

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