L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

TRAITEMENT DE LA CRISE EN KABYLIE

«La gestion bicéphale du dossier a aggravé la situation»

Ali Gherbi parle carrément de trahison de la part de ceux qui détiennent la clé du problème kabyle.

Invité au journal L´Expression, quarante-huit heures après le conclave de Oued Amizour, Ali Gherbi n´y est pas allé avec le dos de la cuillère pour acculer le pouvoir et le contraindre à reconnaître la gabegie dans la gestion de la crise qui mine la Kabylie bien qu´il relève une nette amélioration dans le discours officiel: «Nos frères ont pris acte de l´évolution positive dans le discours officiel.» Toutefois il avertit que le mouvement citoyen est loin de s´être essoufflé et que sa force de mobilisation demeure plus que jamais intacte.
Ali Gherbi parle carrément de trahison de la part de ceux qui détiennent la clé du problème kabyle. Selon lui, un rapport de force existerait entre les différents clans au pouvoir. «C´est une réalité vérifiable», soutient-il à ce propos. «Toute entreprise qui ne s´est pas accordée avec la vision de la présidence de la République a, jusque-là, été sciemment anéantie, au mépris de toute issue pacifique à l´imbroglio kabyle», renchérit-il. «Il y a une gestion bicéphale du dossier», conclut-il derechef. Tout en notant le récent changement qui a eu lieu à la tête de l´Exécutif et qu´il impute presque exclusivement à la rue kabyle, Ali Gherbi rappelle l´offre de dialogue signée par le précédent Chef du gouvernement Ali Benflis, lequel était alors à la tête de la deuxième force politique du pays- au lendemain des législatives- et qui, fort de cette position, se serait arrogé le droit de lancer les ponts du dialogue avec les ârchs, sans en référer au Président de la République. «Cette offre de dialogue ne s´adressait pas à une entité particulière au sein du mouvement mais englobait même les associations au risque de liquéfier les véritables acteurs et porte-parole de la contestation kabyle», explique-t-il non sans donner le contraste incarné par l´actuelle proposition de dialogue émanant du présent Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia: Ali Gherbi relève pour ce dernier le mérite d´avoir balisé le terrain et d´avoir ciblé les véritables délégués, légitimes. «Il y a une sincérité dans l´offre d´Ouyahia, lequel a réussi à mettre en valeur la ligne saine du mouvement et de la plate-forme d´El-Kseur et de portée nationale qu´il prône.». Ce sont là autant de faits qui expliqueraient le louvoiement d´un pouvoir face à une crise nationale qui n´a que trop duré. La dualité de gestion que dénonce ce leader de la scène kabyle serait par ailleurs derrière les nombreuses dérives juridiques dont feraient les frais les jeunes émeutiers qui se trouvent tantôt incarcérés tantôt relâchés au gré de la valse des Premiers ministres. L´autre subterfuge qui illustre la sournoiserie du pouvoir ajoute-il, est l´usage de délégués taïwan: «Des contacts secrets ont bel et bien eu lieu mais nous n´avons pas de preuves concrètes qui puissent compromettre les mis en cause.»
C´est l´autre forme de trahison dont parle Ali Gherbi. Ce dernier, qui milite pour la mise en oeuvre de la plate-forme d´El-Kseur, en appelle à l´arrêt des poursuites judiciaires et signale ce seul écueil que pourrait rencontrer toute politique de pacification de la crise qu´entreprendrait le chef de l´Etat, Abdelaziz Bouteflika. «Elle n´est autre que la machine à mater incarnée par le ministre de l´Intérieur Zerhouni», assène-t-il. Mais les observateurs s´interrogent: pourquoi Ali Gherbi a-t-il attendu si longtemps pour faire de telles déclarations?

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours