PHARMACIE INDUSTRIELLE
La spécialité échappe à notre université
«Il est temps de se pencher sur cette question», a précisé le Pr Larada, doyen de la faculté de médecine de l’Université d’Alger.
Une évidence. «La formation universitaire dans le domaine pharmaceutique doit répondre aux ambitions de l´Algérie à se doter d´une industrie en la matière», c´est ce qu´a indiqué hier, à l´hôtel El Aurassi, le doyen de la faculté de médecine de l´Université d´Alger, le professeur Moussa Larada intervenant lors de l´ouverture de la journée d´étude sur les «Analyses et surveillance des produits pharmaceutiques».
D´emblée, le Pr Larada a souligné, qu´actuellement, la formation dans le domaine pharmaceutique, ne répond aucunement à la réalité du terrain et aux nouveautés dans les sciences de la santé. Selon ses propos, l´Algérie n´a pas l´ambition de mettre en place une industrie pharmaceutique. En termes plus clairs, «il est inconcevable dans un pays qui aspire à la mise en place d´une industrie pharmaceutique, que l´Université ne prévoit pas dans son cursus, une formation en post-graduation spécialisée en pharmacie industrielle».
Dans un appel lancé aux autorités publiques, il a estimé qu «il est temps de se pencher sur cette question», eu égard à l´existence d´instances consultatives, à l´instar du conseil scientifique et des comités pédagogiques qui peuvent pallier cette carence. Abondant dans ce sens, le Pr Larada estime qu´ il est également temps de faire le bilan de la formation dans ce domaine et proposer des solutions.
Lors de son intervention, il a appelé l´ensemble des intervenants dans ce secteur, «à s´inscrire dans une vision prospective» à même de s´adapter aux nouveautés mondiales sur le plan des sciences de la santé.
Par ailleurs, il convient de rappeler que la faculté de médecine d´Alger compte 16.000 étudiants dans les trois spécialités (médecine, chirurgie-dentaire et pharmacie), dont 1949 étudiants en pharmacie, au moment où le nombre d´étudiants en postgraduation reste faible, soit seulement 267 étudiants. S´agissant de l´année scolaire en cours, la promotion en postgraduation sortante ne compte que 52 diplômés, un nombre, a-t-il jugé, «en deçà des besoins».
De son côté, la directrice du département de pharmacie de la Faculté de médecine d´Alger, le Dr Baghdadi Ghanassi Fatma-Zohra, a soutenu que le niveau de la formation dans son département «est de qualité.» Toutefois, elle déplore l´absence de formation dans des spécialités telles que la pharmacie clinique, la pharmacie hospitalière et la pharmacie industrielle. D´autre part, elle a mis l´accent sur le manque de moyens pédagogiques au département de pharmacie qu´elle dirige, soulignant l´exiguïté des locaux qui, auparavant, recevaient 30 étudiants avant que ce chiffre ne passe à 300 étudiants actuellement.
«Ce qui serait bien c´est qu´une nouvelle faculté de médecine soit opérationnelle d´ici deux ans», a-t-elle souligné.
Et d´ajouter que «elle permettra à coup sûr, une meilleure formation avec des moyens pédagogiques adéquats».
S´agissant des autres facultés de médecine implantées dans 11 universités nationales, le Dr Baghdadi a affirmé qu´«il reste encore beaucoup à faire dans ces facultés sur le plan de l´encadrement».