BÉJAÏA
Le feu couve au RCD
Les contestataires, tout en dénonçant la gestion opaque du parti, qualifient l’actuelle direction d’oligarchie.
L´actuelle direction politique est décriée. Un plan de redressement se profile à l´horizon. L´intention est affichée. Les contestataires se mobilisent. En disgrâce depuis quelque temps avec l´actuelle direction politique, quatre membres du conseil national sont sortis de leur réserve à travers une déclaration rendue publique lors de la conférence de presse animée hier à la Maison de la culture de Béjaïa.
Dans ce document, ils dénoncent la gestion interne de leur parti, notamment son volet financier «caractérisé par une opacité totale», affirment-ils. En effet, devant le refus de la direction d´assurer un débat interne avec toute la composante du parti et dans le souci d´éviter une fin irrémédiable du parti, les protestataires sont montés au créneau.
Sur proposition de la direction de Béjaïa et transmise sous forme de document en date du 24 avril dernier, les quatre membres de la direction nationale du parti, Bennadji Braham élu APW et président d´APC de la commune de Tinebdar, Tirouche Azzedine, Khaladi Mohamed Sadek et Sassi Achour, élus APW de Béjaïa, ont décidé de porter le débat au niveau de leur base militante tout en alertant l´opinion publique des dérives qu´à connues le parti afin de mettre un terme aux coups de boutoir de leur direction qu´ils qualifient d´«oligarchie». «L´opinion publique doit savoir que notre formation politique fonctionne sur un mode organique digne des années de plomb. L´opacité qui caractérise la gestion des finances du parti nous interpelle, l´enrichissement fulgurant de certains de nos cadres, constitue une insulte qui nourrit les discussions des militants de base du parti» peut-on lire dans ladite déclaration.
En outre, les conférenciers n´ont pas omis de tirer à boulets rouge sur le président du parti, Saïd Sadi, en qualifiant ses pratiques de staliniennes tout en relevant une contradiction flagrante dans son agitation en faveur du droit du Président Bouteflika de briguer un troisième mandat et en oubliant qu´il trône sans partage à la tête du parti depuis 20 ans comme un monarque absolu.
Pour rappel, la sortie médiatique de ces quatre membres de la direction nationale, vient au lendemain du conseil national tenu le week-end dernier qui a entériné l´exclusion du député de Béjaïa, le Dr Djamel Eddine Ferdjellah qui a été démis des ses fonctions de chef du groupe parlementaire du RCD quelque temps avant qu´elle ne soit suivie par la démission de Hamid Lounaouci, député de Tizi Ouzou.
Ces deux cadres du parti avaient remis en cause le fonctionnement de leur formation tout en dénonçant la mainmise et la dictature partisane du président du RCD qui a de tout temps affiché, d´après les concernés, un refus catégorique à toute proposition de débat interne notamment dans les deux volets: fonctionnement et situation financière.
Par ailleurs, et dans le but de susciter un débat, les quatre membres du conseil national ont décidé de soumettre à l´appréciation de leur base et de l´opinion publique, la contribution écrite à laquelle la direction n´a pas daigné donner suite. Sur un autre plan, la détermination des conférenciers, appuyée par une base militante, donne un air de redressement au sein de la formation de Saïd Sadi.