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DÉFAILLANCE DU SYSTÈME SANITAIRE DE TIZI OUZOU

Le malade réduit à quémander ses droits

Ouvrant droit aux prestations médicales, certains patients sont orientés vers des cliniques privées alors que la gratuité de ce service est un droit garanti par la Constitution.

Quelque 68 établissements sanitaires sont répartis à travers les communes de la wilaya de Tizi Ouzou en plus d´un centre hospitalo-universitaire d´envergure régionale. Si du point de vue de la quantité, les autorités peuvent se prévaloir d´avoir atteint la norme internationale d´un médecin pour 3000 citoyens, il est hélas à regretter, que concernant la qualité des soins, tout le système laisse à désirer. Dans un pays où la gratuité des soins est garantie par la Constitution, le malade est hélas réduit à quémander ses droits.
Si au niveau du CHU Nédir, le passage de l´ancien directeur a indéniablement apporté des améliorations dans la qualité, il est à prévoir que le nouveau venu, connaissant déjà les lieux, risque de connaître des difficultés énormes pour maintenir le cap. Les anciens réflexes et les passe-droits ont vite repris le dessus après le départ du Dr Mansouri. L´actuel directeur et enfant de la maison, le Dr Ziri, devra combattre certains comportements qui nuisent à l´établissement sanitaire qui commençait déjà à acquérir un statut reluisant. Si certains passe-droits commencent à refaire surface au niveau du CHU, la situation est plus grave au niveau de la clinique Sbihi Tassadit. Connue comme championne dans la transgression des droits à la gratuité des soins pendant des décennies, il est à rappeler que le passage de Mme Terki, l´ancienne directrice, a été marqué par des améliorations incontestables. Mais, hélas, son départ a permis le retour des pratiques parasitaires.
Présentement, les gynécologues sont remplacés par des sages-femmes qui s´arrogent le droit d´ordonner le transfert de malades vers d´autres établissements. Des lettres de recommandation écrites par des sages-femmes à présenter à d´autres sages-femmes. Mais, où sont passés les médecins? La liste des transgressions est longue.
Des femmes ayant accouché dans cette clinique témoignent des insultes, voire des agressions physiques commises par certaines sages-femmes. Ces femmes charlatanes des temps modernes dissuadent les femmes de se rendre dans cet établissement de peur d´être agressées tellement le phénomène est très connu sans que les responsables ne daignent intervenir.
Certaines malades qui ont subi les affres de ces parasites précisent tout de même que les jeunes générations d´accoucheuses sont différentes de leurs aînées qui sont notoirement connues pour leurs pratiques extramédicales et dangereuses pour la santé des femmes enceintes. Sur un autre registre, d´autres femmes soulèvent des passe-droits objectivement réprimés par la loi. Ouvrant droit aux prestations médicales comme les radiographies et les analyses, certains malades sont illico-presto orientés vers des établissements privés alors que la gratuité de ce service est un droit garanti par la Constitution.
Ces manquements signalés dans les établissements universitaires ne sont pas absents des centres de soins à travers les communes. Alors que des centaines de médecins sortent de l´université chaque année, il est à constater avec amertume que les établissements à travers les villages demeurent sans encadrement. Certaines polycliniques souffrent non seulement du manque de médecins, mais aussi de matériel médical qui les empêche de jouer leur rôle. Des dizaines de dispensaires restent fermés toute la semaine faute de médecins, laissant les infirmiers faire leur loi. Il en est des dispensaires où le malade, pour des premiers soins, doit aller à la recherche de l´infirmier qui ne se sent même pas obligé de se rendre sur le lieu de son travail. Enfin, ces constats sont vérifiables sur le terrain.
L´Etat a investi d´énormes enveloppes budgétaires dans des infrastructures fantômes. Les populations bénéficiaires doivent, pour les plus aisées se rabattre vers le privé alors que les démunis sont réduits à quémander des droits garantis par la Constitution. La gratuité des soins: de l´histoire ancienne.

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