«Le marché algérien est toujours vierge»

Dans cet entretien, M.Jabre Gilbert Antoine, directeur général de Safir hôtel Mazafran, estime que l´actuel Salon du tourisme, qui se tient actuellement à la Safex est une opportunité de promouvoir le secteur qui peut contribuer largement au PNB. Véritable passionné de l´hôtellerie et fort d´une riche carrière internationale de plus de trente-cinq ans, Jabre Gilbert se livre à L´Expression.

L´Expression: Depuis votre installation à la tête de l´hôtel Mazafran d´impressionnants changements ont été adoptés. Peut-on avoir plus de détails?

M.Jabre Gilbert Antoine: Effectivement, j´ai réussi à effectuer des travaux au niveau de l´hôtel afin de lui donner un look digne d´un établissement 4 étoiles. L´hôtel a bénéficié d´une large opération de réhabilitation. L´extérieur a été repeint ainsi que certaines chambres offrant une palette de couleurs plus gaies et plus vives.
La piscine va ouvrir incessamment et profitera aux locataires et certains VIP. Nous prévoyons aussi l´ouverture de la terrasse et de la kheïma en misant sur l´animation. Nous allons aussi lancer une crèche pour garder les enfants pendant que leurs parents sont à la piscine. Nous avons également comme ambition d´ouvrir une école de formation qui permettra aux stagiaires, par exemple, d´avoir une approche concrète du métier de l´hôtellerie consistant à passer de la théorie à la pratique. Une salle de remise en forme et fitness à l´attention des clients sportifs et moins sportifs, mais soucieux de leur forme, est aussi au menu. Les clients ciblés lors de la saison estivale sont les Algériens établis à l´étranger et qui viennent passer leurs vacances, mais surtout les Algériens qui vivent ici.

On enregistre une présence fidèle de votre établissement au cours du Salon du tourisme. Peut-on connaitre l´objectif de votre participation?

Comme vous l´avez si bien dit, nous avons toujours participé à ce genre d´événements afin de marquer notre présence et promouvoir nos services que nous essayons d´améliorer continuellement. D´ailleurs, nous nous préparons actuellement à prendre part au Salon international qui se tiendra la semaine prochaine. Une occasion de prouver que les hôtels algériens connaissent un développement en matière de services d´hôtellerie et de restauration.

Soutenez-vous que le tourisme en Algérie est sur la bonne voie?

Je dirai que d´autres ressources, autres que le pétrole, sont là et ne demandent qu´à être exploitées. J´estime, néanmoins, que le secteur du tourisme et de l´hôtellerie gagneraient à être plus médiatisés. En outre, il y a une forte volonté chez certains hommes d´affaires qui veulent investir dans le domaine, notamment les étrangers qui ont fait une étude sur le marché algérien et qu´ils trouvent très prometteur. Je confirme leur théorie à travers ma propre expérience. Cependant, face à cette volonté, la bureaucratie empêche ces hommes d´affaires à investir et prendre le risque car ils peuvent attendre trop longtemps avant d´avoir toute la paperasse. Mais j´ai constaté que le ministère du Tourisme, à travers de remarquables efforts, tente d´éliminer ces obstacles afin de faciliter la promotion du secteur en Algérie et de le moderniser. Un objectif qui intervient après un constat ayant révélé que les prestations de services dans les structures hôtelières nationales font défaut au point de représenter la principale tache noire ayant, jusque-là, fait reculer le développement de ce secteur stratégique. Pour cette saison estivale, je dirai que mon établissement, contrairement aux années précédentes, est prêt à recevoir ses clients dans de meilleures conditions.