DÉRIVE MEURTRIÈRE EN AFRIQUE
Le PT ouvre le débat
Dans le cas où cette politique devait se poursuivre, le continent noir enregistrerait 50 millions d’autres morts.
Le groupe parlementaire du PT, encore lui, a initié, depuis hier, deux journées d´étude internationales dans le but de tenter d´expliquer les raisons de la «dérive meurtrière» dans le continent africain. La rencontre, comme il fallait s´y attendre, a vu la participation de nombreux représentants de syndicats et d´organisations venus des quatre coins de la planète.
Dans une allocution fortement acclamée, Louisa Hanoune a beaucoup insisté sur «l´absolue nécessité de changer la politique internationale qu´imposent les multinationales au continent africain». Pour elle, «ces orientations criminelles donnent lieu à des constats chiffrés des plus alarmants, que confirment aussi bien le BIT (Bureau international du travail) que l´ONU (Organisation des Nations unies)». Face à un constat aussi éclatant, qui fait état de plusieurs millions de morts du fait de la guerre, du sida, de la malnutrition et même de l´apparition de maladies que l´humanité avait pourtant fini par éradiquer, il est devenu plus qu´urgent de mettre le holà au diktat des multinationales, dont la puissance est telle qu´elle dépasse même celle de la plupart des Etats, y compris occidentaux. Afin de bien expliquer l´urgence d´une pareille riposte, mais aussi de tenter d´ouvrir la porte du débat sans qu´il ne soit plus possible de la refermer, sous peine de se rendre complice de ces véritables crimes qui sont commis en plein jour et en toute impunité, Louisa Hanoune a indiqué que «dans le cas où ces orientations ne sont pas changées, l´Afrique, hélas, enregistrera encore cinquante millions de morts dans le proche avenir». Invité-surprise de cette rencontre, Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l´Ugta, a fait une entrée très remarquée dans la salle de conférence de l´APN. Lui aussi fera une intervention fort appréciée et beaucoup acclamée. Il a ainsi commencé par dire qu´il aurait aimé que «les ambassadeurs des pays occidentaux, qui se trouvent derrière ces dérives, soient présents à ces journées d´étude». La raison en est toute simple. C´est pour faire en sorte que «nous cessions d´évoluer en vase clos, mais aussi de nous lamenter inutilement, sans la moindre perspective d´avenir». Sidi Saïd, qui ajoute que ces pays élaborent le plus souvent des lois sur mesure dans le seul but de servir leurs intérêts, n´hésitent pas non plus à les fouler aux pieds dans le cas où le besoin s´en fait sentir. Cela a notamment été le cas, de la manière la plus directe et spectaculaire qui soit, pour l´industrie textile chinoise. Sidi Saïd, qui refuse donc de s´arrêter au simple constat, pense au contraire qu´il faut réfléchir aux actions à mener afin de changer cet état de fait. Seule proposition au menu, pour le moment, «la mondialisation du capital doit impliquer celle du syndicalisme».
La première journée d´étude s´est poursuivie avec l´intervention de nombreux délégués, représentants des pays comme le Togo, le Burundi, le Burkina Faso et même les USA. Celles-ci ont été d´une richesse telle que le PT a envisagé d´en faire des tirages afin de les distribuer aux participants et, pourquoi pas, d´en diffuser de larges extraits dans son organe central mensuel.
Ces deux journées d´étude, censées proposer des alternatives et donner à réfléchir aux décideurs de ce monde, doivent se terminer aujourd´hui par la lecture des conclusions avant l´animation d´une conférence de presse de la part de Louisa Hanoune.