L'Expression

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Soufiane Djilali au sujet de la relance économique

«Le système est en panne d’initiatives»

Dans un entretien qu'il nous a accordé, Soufiane Djlali président de Jil Jadid, dresse un sévère réquisitoire contre la situation qui prévaut dans le secteur économique.

L'Expression: L'Algérie vient d'engager une batterie de réformes et de mesures économiques nouvelles. Mais la relance tarde à se faire de manière expressive. Quel est le problème à votre avis?
Soufiane Djilali: Ça ne démarre pas, parce que l'Algérie est toujours et encore dans l'esprit technocratique...; quand il y a un effort qui est fait au niveau des ressources humaines, mais il est fait toujours en revenant aux technocrates. Or, un technocrate, par sa formation, ses réflexes, son parcours, est un homme qui attend les instructions... Ce qui ne cadre pas avec l'ambiance générale et les exigences du moment.

Un ministre, un Premier ministre ou même le président de la République ne sont pas là pour donner des impulsions systématiques à tout le monde et partout... il faut qu'il y ait des ressources humaines qui agissent par elles-mêmes, dans le cadre de la loi, des programmes... mais qui prennent les initiatives... Or, il n'y a pas d'initiatives, contrairement à l'homme politique en général qui a cette formation, qui peut oser, qui agit, qui s'investit, etc. Donc nous avons toute une technocratie qui s'est, petit à petit, sclérosée et qui ne peut plus agir... Que faut-il?
Il faut avoir un discours très fort par rapport à la population, mobiliser les gens, leur donner envie de le faire, libérer les énergies, pousser les gens à l'initiative...
C'est cela qui va faire bouger la situation. Ensuite, vous avez des problèmes beaucoup plus techniques, à savoir un très mauvais système financier... Nous n'avons pas de banques en Algérie, ce sont juste des guichets et des agences, qui sont ligotés... On n'est toujours pas en mesure de démarrer, comme il le faut, le paiement électronique par exemple... On continue de fonctionner selon le système de la rente... Quand vous avez des gens qui sont payés dans l'entreprise publique, qui ont peur d'engager des plans réels, d'aller vers le risque... ça vous donne des gens qui sont payés à ne rien faire presque...
Ils assurent leurs paies et à 16 heures ils sont chez eux... mais si vous libéralisez, si vous donnez l'occasion aux gens d'investir, alors ceux qui le font avec des prêts bancaires, passeront plus de
18 heures au travail, afin d'honorer leurs engagements.

Certains experts estiment que l'apport des investissements directs étrangers, IDE, est bénéfique pour relancer l'économie nationale. Quel est votre avis?
Vous avez des secteurs stratégiques qui doivent rester sous le contrôle de l'état, bien sûr... et surtout ne pas privatiser, par rapport à l'étranger de manière sauvage, mais il faut laisser l'initiative privée se développer librement. C'est un gage de développement. Il faut lever les contraintes bureaucratiques, qui sont incrustées à tous les niveaux.
Les investisseurs, en général, au bout de 10 ans, contractent des maladies cardiovaculaires, la tension artérielle, ils sont malades... C'est anormal ce qui se passe dans ce domaine. Normalement, on favorise l'investisseur il s'épanouit, on l'accompagne, il invente, il produit et il contribue à faire évoluer les choses... Mais c'est tout le contraire qui se passe. On brise et on casse toutes les initiatives... C'est insensé.

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