LEUR DESTRUCTION SE POURSUIVAIT HIER À SAÏD-HAMDINE
Les 212 logements en ruine
Les 9 immeubles finis à 70% auraient été érigés de façon «illicite».
9 immeubles de 5 et 7 étages à Saïd-Hamdine, pilotés par le promoteur immobilier Hawa, font l´objet depuis mardi d´une destruction systématique ordonnée par l´APC de Bir mourad Raïs.
C´est dans un brouhaha de grues et engins activant leurs mâchoires d´acier comme des monstres venus d´un autre âge, que le quotidien L´Expression s´est entretenu avec les ouvriers du chantier qui assistaient impuissants à ces actes «destructeurs», avec la police en poste sécurisant l´opération et quelques curieux rencontrés ici et là autour de la scène où se déroule ce drame innommable.
Ces 9 immeubles finis à 70% et construits, «sur l´un des accès à la future université de droit d´une capacité de 10.000 places pédagogiques», selon les normes antisismiques recommandées et suivies depuis ses fondations par le CTC d´Alger-Centre, auraient été érigés de façon «illicite» selon des éditions nationales de confrères parues le 1er de ce mois.
ils auraient été entamés en «non conformité avec le réglementation en vigueur» et en «infraction totale aux textes législatifs», c´est-à-dire sans permis de construire. Cette affirmation est écartée d´un revers de la main par un cadre de la dite promotion immobilière présent sur le site «en détresse» et dont on taira le nom, déontologie oblige, qui a soutenu mordicus qu´il s´agit ni plus ni moins d´une «véritable expropriation qui a mené à cette démolition, qui aurait eu lieu avec ou sans permis de construire», devait-il marteler. Il indiquera en outre que «la demande de permis avait été déposée en 2002 auprès de la mairie de Bir Mourad Raïs» précisant que la réponse à un dossier de demande de permis construire dépassant 45 jours est considérée comme positive». Cette même source a ajouté que, tout en la montrant, «la cité en finition de 5 étages et composée d´une cinquantaine de logements, située en léger contrebas ainsi que 5 villas «huppées» mitoyennes ne disposaient pas de permis de construire non plus». Il devait nous confier que la promotion Hawa n´avait jamais manqué de payer rubis sur l´ongle ses employés à chaque fin de mois ou de quinzaine. Selon lui, Hawa donnait la priorité aux salaires des ouvriers avant les créances.
Un avis «défavorable» aurait été formulé à la promotion immobilière Hawa de la part des services de l´urbanisme de la wilaya d´Alger le 1er février 2005. On n´a pas essayé de contacter ces services vendredi, bien sûr, pour une confirmation ou tout autre précision. Le promoteur lui également restait intouchable même sur son mobile pour nous fournir de plus amples informations.
Un ouvrier rencontré sur le chantier a indiqué que quelque «350 travailleurs sont employés H24 pour lancer un an durant les travaux de béton de cette future coopérative mise en chantier fin 2003 début 2004».
Une atmosphère triste régnait dans ce futur «tombeau» où les portes métalliques des garages n´ont pas été démontées pour être récupérées ni les grues qui s´affairaient dans cette «ruche» dont le miel, hélas, ne sera pas récolté faute de coordination, de manque d´informations ou encore de négligences de part et d´autre.
Ou est-ce tout simplement un manque de respect à la réglementation d´un Etat de droit qui veut instaurer plus de rigueur dans la marche à suivre?