LES ARCHS CHEZ LE PRESIDENT
Les ârchs chez le président
Le Président reçoit aujourd’hui les ârchs dialoguistes. Selon plusieurs sources recoupées, il s’agira de l’annonce des principaux points, en liaison avec la plate-forme d’El-Kseur.
Les ârchs dialoguistes seront les hôtes d´El-Mouradia, aujourd´hui. L´invitation a été adressée à toutes les tendances du mouvement citoyen.
Des contacts, entrepris depuis quelques semaines, en vue d´amener autour de la table, notamment, les radicaux, ne semblent pas avoir abouti. D´autres représentants principalement des acteurs du groupe des neuf, ne nient pas avoir été contactés. Cependant, et selon l´un deux, un délégué de Bouzeguène, «la décision est des plus ardues. D´abord, y aller pour quoi? Que va annoncer le Président? Nous avons rendu publique, par la voie des médias, notre proposition de sortie de crise, bien étudiée et loin de toute surenchère. Elle a été traitée par-dessus la jambe.» Puis le même délégué d´ajouter: «Si le Président, et nous le souhaitons, répond réellement aux attentes citoyennes alors, nous pouvons considérer que c´est là, l´aboutissement du combat.» Se faisant un peu plus grave, voire anxieux, notre interlocuteur conclut: «Dans le cas contraire, je crains le pire pour la région!». Selon des sources bien informées, le chef de l´Etat pourrait dans son intervention devant les ârchs, attendue pour aujourd´hui, aborder d´importantes questions comme le statut particulier à accorder aux victimes du printemps noir, à tamazight en tant que langue nationale, l´officialisation de cette langue devant attendre que l´outil soit prêt. L´étude du point relatif au départ de la gendarmerie était à examiner au cas par cas. De même qu´un comité de suivi serait créé. Cet organisme aura, comme son nom l´indique, à s´occuper du suivi de l´application de «l´accord».
A suivre l´évolution de la situation et contrairement à ce qu´expliquait, M.Arab Aïssa, le nouveau porte-parole des ârchs dialoguistes, qui affirmait dans une conférence de presse que les «radicaux» pourraient grossir les rangs des ârchs invités au dialogue, lors de la réception de ces derniers par le chef de l´Etat, la participation des autres tendances du mouvement citoyen est plus qu´aléatoire.
Alors que d´El-Kseur, Ali Gherbi du CICWB dit: «La participation à cette rencontre est subordonnée à l´acceptation, pleine et entière par le chef de l´Etat, de tous les points de la plate-forme d´El-Kseur», et de refuser de siéger avec ceux qu´il nomme «les faux délégués» dont, d´ailleurs, il demande l´expulsion et la dénonciation. Le délégué de la CICWB n´a pas omis de revenir sur «l´arrêt de toutes les poursuites judiciaires et l´annulation des jugements déjà prononcés depuis le début des événements». Ces «préalables» sont, pour Ali Gherbi, une condition sine qua non à tout dialogue.
Par ailleurs, et comme en guise de réponse à «l´invitation» présidentielle, la Cadc répond par une certaine accélération de la campagne pour le rejet des élections, «confisquant» urnes et affiches électorales. La rue a également, répondu à sa façon avec ces effervescences qui, depuis deux jours, sont revenues dans la cité du col des Genêts. La Cadc, s´alignant pratiquement sur les positions de Ali Gherbi, exige, pour sa part, l´acceptation de la plate-forme d´El-Kseur, avant toute idée de dialogue ou de rencontre. En fait, beaucoup de choses dépendent de ce que dira, aujourd´hui, le chef de l´Etat. L´avenir de la région peut se colorer en rose ou en noir, tout dépend du Président.