LES SAOUDIENS REJETTENT LA RESPONSABILITÉ SUR LES HADJI
Les fetwas à l’origine de la catastrophe
Les raisons du drame continuent de susciter la polémique.
Le porte-parole du ministère saoudien de l´Intérieur, Mansour Tourki, a indiqué hier devant les journalistes que «la bousculade était inévitable en raison de l´empressement des pèlerins à accomplir le dernier rite du pèlerinage et à quitter Mina». Selon sa version des faits, «certains indisciplinés portant des bagages sur la tête » ont été à l´origine de la première panique qui s´est vite transformée en catastrophe.
Mais la question que se posent tous les musulmans est liée aux fetwas prononcées par certains imams qui exigent la limitation du rite de lapidation entre l´après-midi et le coucher du soleil pendant les trois derniers jours du pèlerinage. Généralement, les hadji retardent ce rite au dernier jour pour répondre à une autre fetwa. Pendant que ceux qui demandent l´élargissement de la durée de lapidation ne sont pas écoutés. Parmi ces derniers, on retrouve cheikh Qaradaoui qui demande une durée illimitée pour permettre à tout un chacun d´accomplir le dernier rite. Il est soutenu en cela par des sommités en matière de fetwas hanafites. L´Algérie propose la prolongation de la durée à 24 heures sur 24 pendant les trois derniers jours. Elle rejoint en cela les thèses tolérantes de Qaradaoui. Il serait utile de noter que le dernier rite est classé dans la catégorie sunna et ne constitue pas une obligation. Certaines fetwas vont jusqu´au sang pour ceux qui n´accomplissent pas le dernier rite. Elles proposent d´égorger un mouton le lendemain.
Les autorités saoudiennes ont indiqué que 203 pèlerins ont été identifiés. Des photos des victimes ont été placardées sur des murs afin de permettre à leurs proches de les reconnaître.
Mais il faut rappeler que les catastrophes qui se répètent, notamment à Mina, sont dues aux fetwas qui sont restées trop rigides par rapport aux exigences de l´heure. Il y a enfin le nombre de hadji qui a été doublé sans infrastructures nécessaires pour recevoir le surplus de hadji auxquels viennent s´ajouter les clandestins dont on ne peut chiffrer le nombre.