DÉCRÉTÉE PAR LA COORDINATION DES SYNDICATS AUTONOMES
Les fonctionnaires en grève dès demain
Pour les syndicalistes, la balle est aujourd´hui dans le camp des pouvoirs publics.
Les travailleurs de la Fonction publique des secteurs de l´éducation nationale et de la santé débrayent. La Coordination des syndicats autonomes a décrété une grève nationale de trois jours à partir de demain.
Les représentants de cette coordination se disent déterminés à défendre les droits des travailleurs. «Devant la marginalisation persistante des syndicats autonomes de la Fonction publique, l´injustice et l´inégalité sociale imposée par une augmentation astronomique des salaires de certains fonctionnaires et élus, le refus de répondre favorablement aux sollicitations d´audience des syndicats autonomes par le chef du gouvernement et la chute vertigineuse du pouvoir d´achat du fonctionnaire, la coordination décide d´observer une grève nationale de trois jours comme première mesure de protestation», déclarent les syndicalistes qui ont animé, hier à Alger, une conférence de presse. «Cette grève nous a été imposée par les pouvoirs publics», clame Méziane Meriane, porte-parole de la Coordination et coordinateur national du Snapest.
Les syndicats de l´Education suspendent leur mouvement |
Le Syndicat national des travailleurs de l´Education (Snte), le Syndicat national indépendant des travailleurs de l´Education et de la Formation (Snitef) et la Fédération nationale des travailleurs de l´Education (Fnte) ont annoncé, hier dans un communiqué commun, la suspension de la grève prévue initialement du 9 au 11 novembre. Les trois syndicats nationaux ont décidé de suspendre la grève «du fait des derniers développements survenus sur la scène syndicale notamment les mouvements de protestation et le non-respect du règlement intérieur de la corporation et de la déontologie de l´action syndicale», ajoute la même source. |
«Toutes nos tentatives de régler les problèmes des fonctionnaires auprès des ministères concernés étaient vaines. Pourquoi ce silence et cette fuite en avant devant les doléances des syndicats autonomes?», s´insurge le porte-parole de la Coordination. Pour ce syndicaliste, «la balle est aujourd´hui dans le camp des pouvoirs publics». Les organisations syndicales au nombre de 9 dont 5 du secteur de la santé, rejettent la nouvelle grille des salaires «dans le fond et dans la forme» et réclament l´ouverture des négociations sur le régime indemnitaire. «La fiche de paie est calculée selon l´ancien salaire de base», dénonce-t-il et d´ajouter que le fonctionnaire perd mensuellement entre 5000 et 9000 DA depuis janvier 2008, date de la mise en application de la nouvelle grille des salaires. Abordant le chapitre des statuts particuliers de différents secteurs, M.Meriane affiche son mécontentement vis-à-vis du retard accusé dans leur promulgation. «Alors que les statuts particuliers de l´enseignement supérieur et de l´éducation nationale ne répondent pas aux attentes des fonctionnaires, les autres ne sont toujours pas promulgués», ajoute le conférencier qui considère que tous ces facteurs ont poussé les syndicats autonomes à protester. «La responsabilité incombera aux pouvoirs publics qui continuent à faire la sourde oreille et nous obligent à aller encore une fois vers un autre débrayage», rétorque le représentant syndical qui avertira que «les pouvoirs publics vont essayer de casser cette grève». «Si les portes restent fermées, nous irons encore vers d´autres protestations», menace M.Meriane.
De son côté, le Dr Djidjik, du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales a fait savoir que tous les praticiens (hospitalo-universitaires, spécialistes, généralistes...) organiseront, le troisième jour de grève, un mégarassemblement dans les CHU des quatre wilayas, à savoir Alger (CHU Mustapha Bacha), Oran, Annaba et Constantine. Une assemblée générale sera tenue le 11 novembre à 9h au Cpmc du CHU Mustapha Bacha. La Coordination revendique «le respect, la reconnaissance» totale des syndicats autonomes comme partenaire social à part entière, la révision de la grille des salaires et du point indiciaire en rapport avec l´inflation galopante et l´ouverture immédiate des négociations sur le régime indemnitaire.