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DÉBAT SUR L’IDENTITÉ NATIONALE

Les Français font reculer Sarkozy

68,2% d’entre eux estiment que la question de l’immigration n’est pas une menace pour l’identité nationale aujourd’hui.

Battu par les sondages, Eric Besson, sans donner l´impression de vouloir jeter l´éponge, annule son colloque à ce sujet et renonce à présenter son rapport de synthèse qui était programmé pour le 4 février. Les dérapages à connotations racistes quant à eux, ne semblent pas vouloir se tarir. Cette fois-ci c´est à Francis Delattre, maire UMP de Franconville, une commune située en Ile de France, dans le département du Val-d´Oise, à qui revient la palme pour se mettre sous les feux de la rampe. Samedi dernier, au cours d´un meeting de campagne pour les régionales de mars 2010, il a tout simplement ciblé la tête de liste socialiste d´origine malienne: «Au début, j´ai cru que c´était un joueur de l´équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. ça change tout!» Ali Soumaré, qui est né en France, a été choisi par le PS pour défendre ses couleurs dans ce département. Il est à souligner que ces propos ont été tenus en présence, notamment, de Rama Yade, secrétaire d´Etat chargée des Sports, elle-même d´origine sénégalaise. Ces remarques ont été qualifiées de «scandaleuses» par Franck Riester, le directeur national UMP pour les régionales. Un nouveau dérapage raciste qui intervient au beau milieu d´un débat sur l´identité nationale, qui risque de se transformer en Berezina électorale pour le camp de Nicolas Sarkozy dans un peu plus d´un mois. Les Français se sont d´ailleurs exprimés sur le sujet à travers un récent sondage réalisé par l´institut Obea-Infraforces au profit de France Info et 20 Minutes. 54% des personnes interrogées jugent l´initiative purement «électoraliste». Plus encore, 63%, soit pratiquement deux Français sur trois, ont pour leur part, trouvé que le débat n´a pas été du tout «constructif». Un sérieux avertissement pour la droite. Un désaveu pour le ministre de l´Immigration qui s´entête à vouloir le poursuivre, probablement après les élections. Une claque pour le chef de l´Etat français qui a fait de la question de l´identité nationale un de ses thèmes phares lors de l´élection présidentielle de 2007. Il a été couronné par la création d´un ministère de l´Immigration confié dans un premier temps à Brice Hortefeux et dont a hérité le transfuge du Parti socialiste Eric Besson. L´essentiel de la feuille de route de ce dernier consistait à renvoyer 27.000 étrangers par an.
Un pari qu´il a réussi à remporter haut la main. 29.000 dont 1552 Algériens ont été expulsés au cours de l´année 2009. Le débat sur l´identité nationale qu´il a lancé et porté à bout de bras en octobre de l´année dernière, sous la houlette de l´Elysée, a été non seulement mal engagé mais il a systématiquement et inévitablement débordé sur le thème de l´immigration puis il a débouché de façon lamentable et malheureuse sur la stigmatisation de la religion musulmane. Il a été entretenu par le vote suisse contre les minarets et l´interdiction du port de la burqa qui, vraisemblablement, tient encore bon puisqu´elle a réussi un tour de force: diviser la classe politique française. Elle s´est déchirée pour un morceau de tissu. Qui l´aurait imaginé? C´était pratiquement inévitable, comme le furent aussi inévitables les dérapages racistes de certains membres du gouvernement et de la majorité présidentielle et non des moindres. Brice Hortefeux, ministre de l´Intérieur, Nadine Morano, secrétaire d´Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Jean Claude Gaudin, maire UMP de Marseille et vice-président du Sénat...La liste ne semble pas vouloir s´arrêter là. Nicolas Sarkozy donne l´impression d´avoir pris acte de l´avis des Français qui ont, pour les 2/3 d´entre eux, rejeté cette initiative. «Un colloque présidé par le ministre était initialement prévu en février, le 4 précisément: compte tenu de l´ampleur prise par le grand débat, ce colloque sera remplacé par un séminaire gouvernemental, présidé par le Premier ministre, préalable à un discours du président de la République, qui annoncera ses décisions et orientations», a annoncé dans un communiqué répercuté par l´AFP, le ministère de l´Immigration. Eric Besson qui a reconnu que le débat a été trop caricaturé, a fini par le voir se terminer en queue de poisson. Une capitulation qui cache bien mal son nom.

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