L'Expression

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RÉCONCILIATION NATIONALE PRINCIPAUX CONCERNÉS PAR LE DISCOURS DU PRÉSIDENT

Les groupes armés entre violence et paix

Ils sont entre 350 et 600 hommes armés encore dans les maquis et que la charte pour la paix interpelle.

Les premières mesures du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale concernent directement les terroristes encore en armes: «extinction des poursuites judiciaires à l´encontre des individus qui mettent un terme à leur activité armée et remettent les armes en leur possession», et «extinction des poursuites judiciaires à l´encontre des individus recherchés sur le territoire national ou à l´étranger, qui décident de se présenter volontairement devant les instances algériennes compétentes». Le projet de charte pour la paix s´adresse à plusieurs catégories d´Algériens, mais ce sont les terroristes en armes qui sont les principaux interpellés, car ce sont eux, et non les autres, qui continuent à allonger la durée des tueries, des carnages et des flambées de violence épisodique. Abassi Madani avait bien lancé il y a quelques jours: «Après amnistie, il y aura désormais plus d´arguments religieux valables pour continuer à garder les armes à la main.»
Alors quelle va être la réaction des groupes armés? Vont-ils rejeter l´offre de paix, comme ils l´ont fait une première fois en 2000? Vont-ils faire de la surenchère et provoquer de nouvelles flambées de violence? En fait, il serait puéril de croire que chaque groupe armé constitue un groupe monolithique, et que la décision du chef sera la réponse de tous. Traversés par des «idéologies secondaires», des motivations et des visées diverses, les groupes armés sont engagés, c´est certain, dans de longues polémiques internes entre les ultras et les irréductibles, d´un côté, et les éléments, dans la direction ou parmi les djounoud, de l´autre côté. Cela avait été constaté par le passé et vérifié depuis 1997, ce genre d´offre de paix officielle, portée de surcroît par le président de la République, lui-même, est toujours suivie d´un débat interne et qui se déroule entre les membres du madjliss echoura et des «ahlal hal wal akd» (les deux structures dirigeantes dans les groupes armés).
Les débats débouchent sur des polémiques, lesquelles polémiques débordent soit sur un «verrouillage» interne et des purges, les ultras liquidant tout élément favorable à la trêve, soit sur un «mini-consensus» parmi les membres des katibate qui prennent la décision, sans consulter leur direction, de prendre la fuite et de se livrer aux autorités. Ce sont là des processus théologico-politiques de longue haleine qui sont coutumiers chez les groupes armés depuis au moins l´accession de Zouabri à la tête du GIA, en juillet 1996. En 1999, par exemple, c´est tout une katibate, appelée «Katibate el-ghoraba», qui quitta les maquis du Gspc à Zbarbar, dans les hauteurs de Lakhdaria, laissant son chef, Ahmed Djabri, seul avec sa kalachnikov. Les appels pour une paix civile formulée par Bouteflika depuis 1999, ont abouti à une série de redditions, mais aussi à une série d´écrits, opuscules et édits du Gspc condamnant à mort pour «ridda» (apostasie) tout élément tenté par la fin des hostilités et la remise des armes. Des livres hostiles à «la fin du djihad» ont été imprimés et mis sur le marché informel des maquis terroristes et sont disponibles sur les sites djihadistes du/ou proches du Gspc. Au plan médiatique, plus le débat est sérieux et porté sur des ponts précis et vérifiables, plus les dissensions au sein des groupes armés se font sentir. Les débats avec les anciens référents politiques de ces groupes armés et leurs interventions dans la presse créent des zones de tension extrême parmi les groupes armés, et cela s´est vérifié par le passé, car si cela pouvait faire fléchir un seul homme armé et le faire quitter les maquis, c´est toujours cela de gagné. Bon, il y aussi la culture de la surenchère, et qui fait partie des stratégies politiques des groupes armés : réclamer toujours plus pour n´avoir jamais moins. Sans objectifs clairs, défaits par l´armée, subsistant encore grâce à une mobilité constante et une dispersion des troupes, les groupes armés ne peuvent objectivement refuser l´offre de paix du président de la République. Mais après des années de « djihad », la trêve ressemble à une défaite, le dialogue à une reddition et la réconciliation à un recul par rapport à leur position de principe, les trois noms: «Là houdna, là hiwâr, là mouçalaha». Le dernier communiqué du Gspc cité hier par l´AFP, et appelant «les musulmans résidant en France à attaquer les responsables liés au régime algérien présents sur le sol français», est très largement caricatural et appelle à une lecture qui ne mettrait pas en doute les capacités de nuisance encore intactes du Gspc, mais qui renseigne sur le manque de visibilité dans les options militaires du Gspc.

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