RENTRÉE UNIVERSITAIRE
Les incertitudes s’accumulent
Les infrastructures d’accueil des nouveaux bacheliers font gravement défaut dans toutes les wilayas.
La situation est d´autant plus inquiétante au vu du taux de réussite au baccalauréat ayant atteint 42,50%. Le Parti des travailleurs (PT) craint une dégénérescence violente. Concernant le volet de l´hébergement, toutes les cités universitaires affichent complet. Déjà durant l´année qui venait de s´écouler, le ministère de l´Enseignement supérieur a été contraint de signifier à tous les directeurs des cités de mettre dans chaque chambre quatre résidents au lieu de trois. Et malgré cette mesure, en contradiction avec les normes universelles, plusieurs étudiants ont dû faire du porte-à-porte, chaque jour que Dieu fait, comme ultime recours.
Les plus malheureux d´entre eux n´ont trouvé rien de mieux que de bloquer leurs études en attendant qu´une solution soit trouvée. Apparemment, celle-ci tardera à se profiler à l´horizon. A mesure que la reprise des cours approchent, l´hibernation du ministère de tutelle s´accentue. Le hic, c´est que le peu de lieux de résidence existants, basculent continûment au profit de certaines familles on ne sait de quel droit. Aux résidences de Hydra et de Ben Aknoun, sises à Alger, le nombre de pavillons squattés représente plus de 30% de leurs capacités d´hébergement. Des cas similaires ou presque n´ont épargné aucune cité du territoire national.
Les détails relatifs à l´hygiène et tout ce qui a trait aux exigences de la vie estudiantine s´avèrent, les dégradations aidant, comme des accessoires de luxe. Les interminables queues pour avoir sa portion de nourriture au restaurant, le syndrome des robinets secs, l´insalubrité... la liste est bien longue, sont tellement enracinés dans les moeurs universitaires, depuis la décennie passée, que les concernés ne s´en plaignent même plus. Normal, une pièce incommode vaut mieux que de ne point en avoir du tout. Par ailleurs, le tourment de l´insuffisance des établissements pédagogiques n´est pas moins aggravé. Avec un rush de nouveaux bacheliers des plus importants depuis l´indépendance du pays, les amphithéâtres sont incapables d´y faire face. Prenant l´exemple de l´année universitaire 2003-2004, un amphithéâtre pouvant accueillir 300 étudiants en a reçu au-delà de 700.
Durant la même période, des classes entières - spécialement au niveau du département des langues de Bouzaréah - n´ont débuté les cours qu´au mois de janvier à cause de l´indisponibilité de salles libres.
Et comme énième tracasserie d´une rentrée universitaire des plus incertaines en matière de normalité, s´ajoute le manque d´enseignants. Le problème s´est déjà posé; et le recours à la formule consistant à demander aux enseignants retraités de rempiler n´a rien résolu. Ceux qui sont de service sont cycliquement en grève pour réclamer un brin d´égard. Tout cela peut être résumé en disant que le bout du tunnel n´est pas pour demain.