ORAN
Les jeunes se détournent de l’agriculture
Le vieillissement rampant de cette catégorie de travailleurs menace la sécurité alimentaire du pays.
«Les jeunes ne s´intéressent plus aux formations agricoles assurées en conformité avec les normes internationales par les centres de formation agricole de Misserghine et de Hassi Bounif. Un véritable casse-tête chinois d´autant que la main-d´oeuvre agricole actuelle est en vieillissement», a déclaré le directeur de la formation professionnelle de la wilaya d´Oran, M.Belhouachi, invité de la 2e édition du Forum de la radio d´Oran ajoutant que «la demande de formation agricole est timide pour ne pas dire nulle». Un aveu qui met à nu les tares et le déséquilibre caractérisant le secteur auquel les pouvoirs publics ont accordé des milliards de dinars en vue de son développement alors que la formation d´une main-d´oeuvre qualifiée pouvant assurer la relève est en déclin manifeste. Selon le directeur de la formation professionnelle de la wilaya d´Oran, malgré les campagnes de sensibilisations menées, la problématique continue à être posée au point d´intriguer plus d´un. Pourtant, les deux centres sont équipés des meilleurs moyens matériels tandis que la formation est assurée par des encadreurs de haut niveau. Que faut-il faire pour intéresser les jeunes qui continuent à tourner le dos à l´agriculture? «Le phénomène est national» a expliqué le directeur de la formation professionnelle ajoutant que «le problème, qui nécessite des recherches et explications sociologiques, est posé avec acuité». A Oran, ce manque de main-d´oeuvre est de plus en plus criant tandis que les bureaux des services agricoles sont quotidiennement noyés par les fortes demandes budgétaires et de financements des projets agricoles dans le cadre des différents dispositifs mis en place par le département de Rachid Benaïssa. Lors des présentations à l´APW, du dossier agricole, les chiffres ont été éloquents. Des milliards de dinars ont été dépensés, ces dernières années, dans le financement des projets soutenus par le Fnrda et le Pnda. Sur un autre plan, les formations alphabétisation-qualification seront désormais assurées par tous les centres de formation d´Oran. Des cycles de formation destinés aux analphabètes, sont scindés en deux phases. La première étape sera consacrée à l´apprentissage des règles élémentaires de lecture et de rédaction, suivie en deuxième temps par un cursus technique qui sera sanctionné par la remise, en fin de cycle, d´un certificat de qualification. L´offre professionnelle de cette année s´ouvre sur 110 spécialités dont 76 branches seront consacrées aux jeunes ayant un niveau en dessous de la 4e A.M. «Des métiers simples, assurés par les centres de formation professionnelle inclus dans le nouveau dispositif qui porte dans ses dimensions les allègements d´ordre réglementaire», a expliqué M.Belhouachi. Lors du dernier briefing de wilaya, consacré à l´emploi, les responsables locaux ont annoncé que le taux de chômage est ramené à 10%. Ce taux a suscité la dérision et la polémique de la part des observateurs étant donné que la demande de travail est de plus en plus accrue, notamment parmi la frange juvénile, en particulier les sortants des centres de formation professionnelle qui peinent à trouver un débouché. A ce sujet, le directeur de la formation professionnelle a avancé que «70% des stagiaires formés par le centre de formation d´Es-Senia sont recrutés dans les 6 mois qui suivent leur sortie» ajoutant que «les exigences des recruteurs d´un personnel expérimenté posent un sérieux problème».