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Comment enfin réussir la réforme de notre système de santé?

Les pistes du professeur Nibouche

Le chef de service de cardiologie à l'hôpital Nefissa Hamoud d'Alger (ex-Parnet) a plaidé pour une grande révolution qui doit se faire en collaboration avec les spécialistes qui sont sur le terrain.

Depuis des décennies, l'Algérie s'est lancée dans le chantier de la réforme hospitalière. Un grand défi que jusque-là aucun des ministres de la Santé qui se sont succédé ces dernières années, n'a réussi à mener à bon port. L'espoir est revenu avec l'arrivée au pouvoir du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a mis ce dossier épineux en tête de ses priorités.
D'ailleurs, il lui a même créé tout un département ministériel qu'il a confié à un expert dans le domaine, en l'occurrence le professeur Smaïl Mesbah. De vastes chantiers ont été ouverts par le ministre délégué chargé de la Réforme hospitalière, à l'image de la mise en place de nouvelles bases juridiques. Mais est-ce suffisant?
Le professeur Djamel Eddine Nibouche a donné quelques pistes afin d'éviter de retomber dans les erreurs du passé. «Nous avons un ministre délégué qui est en train de préparer des textes, c'est bien, mais c'est insuffisant», a affirmé cet éminent spécialiste, lors de son passage, hier, à la Radio nationale Chaîne 3, où il était «l'invité de la rédaction».
Le chef de service de cardiologie à l'hôpital Nefissa Hamoud d'Alger (ex-Parnet) a, dans ce sens, plaidé pour une grande révolution qui doit se faire en collaboration avec les spécialistes qui sont sur le terrain. «Celle-ci doit s'adapter aux exigences à la fois structurelles et à la gestion moderne des hôpitaux», a-t-il soutenu. Pour cela, le professeur Nibouche insiste sur les compétences en mettant à la place qu'il faut, les gens qu'il faut. «Vous pouvez avoir un hôpital des plus modernes possibles mais sans les compétences requises, ça ne sera qu'une coquille vide», rétorque-t-il. Ce cardiologue insiste sur le fait d'avoir de vrais gestionnaires, formés spécifiquement à cet effet.
«La réforme est étroitement liée aux personnes compétentes, aux personnes expérimentées dans la gestion hospitalière et du personnel, en collaboration avec le corps médical», atteste-t-il.
«Pour accéder à cette norme de fonctionnement, la gestion de l'hôpital doit se hisser aux standards internationaux», martèle-t-il, tout en insistant sur l'importance de définir les objectifs et les performances de ces managers de la santé. «Il s'agit de l'un des points cruciaux de la réforme», certifie-t-il, avant de cibler les autres priorités. «Il y a des priorités, on doit procéder par phases à commencer par réorganiser l'hôpital car il y a un désordre», assure-t-il, tout en qualifiant notre système de santé d'archaïque.
«La gestion hospitalière est anachronique et archaïque. Elle repose sur des méthodes anciennes», déplore-t-il, avant d'appeler à une modernisation rigoureuse de cette gestion. Ce médecin spécialiste se félicite du lancement du chantier de la numérisation tout en estimant que cette action, seule, n'est pas suffisante. Pour lui, on doit s'inspirer de la gestion de certaines cliniques privées qui sont de bons exemples à suivre.
«Elles sont gérées de façon très moderne. Elles ne souffrent pas de pannes qui causent des arrêts de services», a-t-il mis en avant. «Voyez-vous une clinique privée qui travaille 24 heures/24 7J/7 tomber en panne? alors qu'au niveau d'un hôpital, on reste des mois pour pouvoir réparer un appareil», constate-t-il amèrement. Parmi les choses qui mènent à cette situation, cet expert met en exergue le fait que les gestionnaires sont «submergés» par des tâches qui n'ont rien à voir avec la gestion médicale. «Il faut se débarrasser de certaines charges comme la nourriture, la maintenance, la gestion du parc des ambulances ou la blanchisserie. Elles ne font pas partie de sa vocation première», souligne-t-il pour ce qui ressemble à une feuille de route claire et simple tracée par ce professeur de renom. Il faut dire que Djamel Eddine Nibouche sait très bien de quoi il parle. Celui qui gère d'une main de maître son service fait face, tous les jours, aux difficultés qui peuvent entraver la bonne prise en charge des patients. Parole d'un spécialiste... 

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