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AFIN D’ENCOURAGER LA PRODUCTION NATIONALE

L’Etat double le prix d’achat des céréales

Contrairement aux autres mesures prises par le passé, le gouvernement cherche à traiter cette fois-ci le problème à la source. Est-ce la bonne solution?

L´Etat a pris de nouvelles mesures pour encourager la production nationale des céréales. Le Conseil du gouvernement a adopté un projet fixant les prix d´achat du blé dur, de la farine et de l´orge. «Le gouvernement a décidé de revoir à la hausse les prix d´achat des céréales des producteurs nationaux», a déclaré le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza lors du point de presse hebdomadaire organisé au siège de l´ex-CIP.
Les prix sont arrêtés comme suit: le blé dur d´abord. Le prix d´achat, qui était en 2007 à 2100DA/quintal, passera à 4500DA/quintal à partir de l´année en cours. Ce qui laisse entendre que l´Etat achètera la production à un prix double. La farine: les producteurs vont vendre leur production à 3500DA/quintal.
Alors que le prix habituel est de l´ordre de 1950DA/quintal, le prix d´achat de l´orge passera de 1500DA/quintal à 2500DA/quintal. Ce même projet présenté par Saïd Barkat, ministre de l´Agriculture, n´aura pas, selon M.Boukerzaza, de répercussions négatives sur les prix à la consommation.
Il explique: «Les prix de vente et de consommation ne changeront pas. C´est l´Etat qui payera la différence.» A titre illustratif, même acheté à 4500DA/quintal, l´Etat va vendre le blé dur, destiné à la transformation et à la consommation directe, à 2280DA/quintal. La farine, achetée à un prix de 3500 DA/quintal sera cédée à 1258DA.
L´orge dont les nouveaux prix sont arrêtés à 2500DA/quintal, sera vendu à la consommation par l´Etat, à un prix de 1550DA/quintal.
Ce qui ressort de ces mesures est que la subvention de l´Etat n´interviendra qu´après la phase de production et non avant. Autrement dit, l´aide de l´Etat va intervenir uniquement dans la phase d´achat de la production. Enumérant les objectifs attendus de ce programme d´aide, le porte-parole du gouvernement évoque cinq buts. Il vise tout d´abord à encourager la production nationale. Contrairement aux autres mesures prises par le passé, telle la politique d´exonération des taxes dans l´affaire de la pomme de terre, le gouvernement cherche à traiter cette fois-ci le problème à la source en encourageant la production locale.
Concernant les autres objectifs du gouvernement M.Boukerzaza a évoqué l´amélioration du pouvoir d´achat, une meilleure exploitation des terres céréalières et le renforcement des moyens d´investissement chez les producteurs.
Théoriquement, cette mesure semble intéressante puisqu´elle encouragera, comme le soutient le gouvernement, la production céréalière nationale. Mais les observateurs la voient sous un autre angle, ils y décèlent des imperfections, voire des dangers. Ils jugent cette mesure rigide, en ce sens qu´elle ne prend pas en considération la conjoncture internationale.
Il ne faut pas être un pointilleux analyste pour comprendre que la tendance mondiale actuelle des prix est à l´augmentation. Cette tendance se poursuivra au moins pour les trois prochaines années, soutiennent les analystes les plus optimistes. Il serait donc hasardeux de plomber les prix à 4500DA.
La seconde anomalie relevée dans cette décision, est le fait de prêter le flanc, avec une incroyable légèreté, à la spéculation, à suivre le raisonnement des observateurs. En effet, sans être alarmiste, imaginons un spéculateur qui vendrait à un prix légèrement plus élevé alors qu´il aura acheté toute la production nationale. Les conséquences sont faciles à imaginer: c´est tout le pays qui sera affamé.
Alors comment se fait-il que des décideurs agissent avec une pareille légèreté en engageant le sort de toute une nation? Et puis, n´est-on pas toujours au stade des solutions provisoires?

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