Magouilles à la Cnag

Certains membres de la Commission nationale pour l´amnistie générale présidée par Abderrazak Smail risquent les jours qui viennent de connaître de sérieux problèmes. Et pour cause, nous avons appris de sources concordantes qu´une instruction a été envoyée à toutes les wilayas pour interdire à ladite commission de tenir ses meetings. Cette information se confirmera certainement dans les prochains jours d´autant plus que le président de la Cnag lui-même a dans un communiqué parvenu à notre rédaction fait état de la «décision de son entité de se retirer de la scène nationale et de geler ses activités jusqu´à l´obtention de son agrément par les services du ministère de l´Intérieur». La reprise est, selon certaines sources, quasi impossible puisque l´entité qui activait jusqu´à présent et qui avait installé ses bureaux dans presque toutes les wilayas a été abandonnée par Ahmed Ben Bella à qui revenait la présidence d´honneur. «Il y a renoncé, affirment nos sources, en apprenant par le truchement de deux émissaires l´incongruité des comportements de certains membres qui sont à la tête de la commission». L´ancien président de la République «s´est démarqué de la Cnag, il y a plus d´un mois quand il a su que certains membres étaient impliqués dans des histoires de moeurs et de collecte d´argent au nom de l´amnistie générale. Ils ont utilisé le projet du président de la République pour en faire un fonds de commerce». Et nos sources ajoutent que «pas moins de 7 milliards de centimes ont été collectés mais utilisés pour des objectifs inavoués». Le chef du gouvernement a, lors de sa présentation de la déclaration de politique générale devant le Conseil de la nation ce jeudi, affirmé qu´une enquête a été ouverte sur la collecte d´argent au nom de l´amnistie générale et que des poursuites judiciaires auront lieu. «Le gros de ces pratiques douteuses a été constaté à Constantine où un pactole a été amassé auprès d´hommes d´affaires, d´opérateurs économiques et même de petites gens à qui on a fait miroiter monts et merveilles». Il est clair que la Cnag se trouve sur la sellette. Elle a commencé à battre de l´aile avec les divergences et les luttes intestines de leadership qui l´ont minée. «Des personnalités importantes l´ayant rejointe ont devant la médiocrité et l´opportunisme flagrant de certains membres et qui étalaient leur linge sale en public et par médias interposés ont préféré se retirer», nous confie notre source. L´Alliance nationale pour l´amnistie générale présidée par Malek Serrai a supplanté la Cnag en récupérant son terrain. Cette dernière «a été créée, nous a-t-on informé, pour torpiller la Cnag qui a fait preuve de dysfonctionnements et qui a outrepassé l´objectif pour lequel elle a été mise en place». Contacté par téléphone, le président de l´Alliance affirme ne pas être surpris par cette sortie. «C´est après avoir constaté le niveau bas des membres que nous avons quitté cette commission en créant l´Alliance à laquelle adhèrent des hommes politiques, des juristes et des hommes de haut niveau. Notre entité née il y a un mois attend son agrément. Il faut souligner que pour ne pas répéter les erreurs commises auparavant, nous avons décidé de mettre en place des critères rigoureux intellectuels mais aussi ayant trait à la probité et l´intégrité des personnes qui devront mener campagne pour l´amnistie générale. Nous sommes prêts à collaborer et à travailler de concert avec Ouyahia s´il venait à nous solliciter». La Cnag créée le 2 décembre 2004 n´est pas la seule structure qui active sur le terrain au nom de l´amnistie générale.
D´autres structures ont également vu le jour sans oublier les partis formant l´Alliance qui eux aussi vantent les mérites du projet. Cependant, il semblerait que Ouyahia exaspéré a clairement affiché sa détermination à mettre de l´ordre et à donner un coup de pied dans la fourmilière afin d´arrêter les surenchères et les pratiques douteuses. Cette sortie serait-elle liée à l´opération mains propres? La Cnag a-t-elle gelé ses activités pour un laps de temps ou est-ce une autodissolution? En tout cas, pour les observateurs avisés, sans l´ancien président Ahmed Ben Bella qui lui donnait un cachet crédible, il est impensable que les membres de cette structure reprennent du service.