LE BLACKBERRY DEVENU UN OBJET DE SUSPICION
Nos officiels sont-ils espionnés?
Les services de sécurité se trouvent dans l’impossibilité d’accéder à certaines informations cryptées.
Un débat est instauré sur l´interdiction de l´utilisation du BlackBerry dans plusieurs pays, y compris l´Algérie, pour des raisons de sécurité. La question est de savoir à quel point les utilisateurs algériens de ce téléphone ont été victimes d´espionnage.
Plusieurs hauts responsables occupant des postes influents au sein des institutions de l´Etat utilisent le BlackBerry. L´appareil fabriqué par le Canadien Research in motion (RIM), présente, selon les experts, un niveau de cryptage des données supérieur à la plupart des «smart-phones», rendant très difficile la surveillance de leurs utilisateurs. Il s´agit notamment des services de messagerie instantanée, courrier électronique et navigation Internet, qui sont cryptés par des serveurs britanniques ou canadiens. C´est donc, la sécurité nationale qui est mise à nu. Des responsables, hauts cadres, diplomates, ministres et aussi opérateurs économiques auraient été, logiquement espionnés durant toute la période de l´utilisation du téléphone. Ainsi, les secrets d´Etat, notamment en ce qui concerne la défense et l´économie, sont susceptibles de tomber entre les mains d´autres pays. «Nous examinons la question, et si nous déterminons qu´il y a un danger pour notre économie ou notre sécurité, nous y mettrons fin», a déclaré Moussa Benhamadi, ministre des Postes et des Technologies de l´information et de la communication. Une déclaration qui met le doute sur la fragilité de la sécurité nationale. D´autres pays ont déjà pris des précautions. Les services de renseignement américains auraient limité au président Barack Obama l´utilisation de son BlackBerry, au lendemain de son intronisation à la Maison-Blanche.
En France, c´est la localisation en Grande- Bretagne des serveurs BlackBerry pour l´Europe qui posait problème, rendant possible l´espionnage des Blackberry des officiels français par des oreilles anglo-saxonnes. C´est ainsi que les autorités françaises ont interdit, en 2007, leur utilisation dans les ministères aussi bien qu´à l´Elysée. Le service messagerie du célèbre téléphone a été coupé en Arabie Saoudite avant d´être rétabli quatre heures après. Cette interruption intervient après l´annonce faite mardi dernier par la Commission de la technologie des communications et de l´information (Citc), régulateur national des télécommunications qui a déclaré la suspension de ce service pour ce jour. Riadh a, en tout état de cause, emboîté le pas aux Emirats arabes unis qui ont annoncé, dimanche dernier, la suspension à partir du 11 octobre 2010 des principaux services de BlackBerry, en arguant qu´ils n´étaient pas conformes aux réglementations. Le Liban à l´image de l´Algérie, a annoncé, de son côté, qu´il allait examiner l´impact du téléphone sur sa sécurité pour décider de son interdiction. Ce qui inquiète les autorités algériennes, comme celles d´autres pays, c´est l´impossibilité d´accéder à certaines informations cryptées (e-mails, paquets Internet), fournies par le fabricant du BlackBerry et stockées sur des serveurs britanniques ou canadiens. L´Algérie a t-elle donc, pris ses dispositions en vue de sécuriser ses données, informations et secrets?