LE SÉNATEUR AMÉRICAIN, JOHN ALTERMAN, AFFIRME
«Nous n´attaquerons pas l´Iran»
«Il y a une grande possibilité d´entamer un dialogue positif», a-t-il déclaré hier à Alger.
L´éventuelle attaque militaire des Etats-Unis d´Amérique contre l´Iran, dictée par l´usage de l´arme nucléaire est une piste à écarter, selon le sénateur américain, John Alterman. Les Américains, quoique exacerbés par les déclarations du chef de l´Etat iranien, veulent enterrer la hache de guerre. Ils préfèrent recourir à des solutions diplomatiques. Invité de l´édition hebdomadaire du quotidien Echaâb, M.Alterman, directeur du Programme Moyen-Orient à l´Institut US de recherche sur la paix, ne veut plus parler d´affrontements. "Il y a une grande possibilité d´entamer un dialogue positif", soutient-il.
Tout en se montrant plus ferme et plus martial envers ce qui est désigné comme "une menace pour les USA et Israël" mais également de "prochain défi de Barack Obama", fraîchement élu à la tête de la Maison-Blanche, M.Alterman précise que «la probabilité de mal calculer nos relations avec l´Iran ne veut aucunement dire que les deux pays s´acheminent vers une confrontation militaire».
Et d´ajouter que «L´Iran doit montrer qu´elle n´est pas une puissance déstabilisatrice pour Israël et ses voisins directs.» Pour cela, il est nécessaire que l´Iran renonce à se doter de la capacité nucléaire."Ces déclarations lourdes de sens en termes politiques, viennent s´ajouter à celles du chef des renseignements militaires israéliens. "Les négociations que le président américain élu Barak Obama préconise avec l´Iran pour stopper son programme nucléaire, peuvent être utiles", a-t-il déclaré hier à la Radio publique israélienne reprise par l´AFP. "L´Iran fera tout son possible pour ne pas se retrouver isolé comme l´Irak ou la Corée du Nord, et la crise économique internationale le rend encore plus sensible aux pressions internationales" a-t-il ajouté. Dans une autre optique, l´invité du quotidien Echaâb parle des USA, en tant que super-puissance. «La plus puissante force économique mondiale, 3e grand pays en termes de superficie...sont autant d´ingrédients qui me permettent de prédire que les USA resteront toujours la 1ère puissance mondiale durant plusieurs décennies à venir», estime-t-il.
Le pays de l´Oncle Sam ne craint-il pas d´être surpassé par le colosse endormi, la Chine qui risque de se réveiller ou même par tous les pays du Vieux Continent, réunis dans le cadre de l´Union européenne? Reconnaissant cette montée en puissance notamment de l´économie chinoise, l´expert américain se montre toujours démesurément satisfait sur le fait que les USA trônent sur le reste du monde. S´agissant de l´éveil russe, M.Alterman n´en est pas moins embarrassé car dit-il: «Comparativement aux USA, les Russes sont moins forts.
L´élection du Président Obama, une personne pauvre qui n´a pas été éduquée dans les meilleures capitales du monde», comme le définit M.Alterman, est une preuve réelle qu´aux USA «n´importe qui peut vivre et devenir américain», enchaîne l´écrivain. Avant de reconnaître une forme de «racisme» quand la question a trait au salaire et à d´autres privilèges d´ordre administratif. Quant au retrait des troupes américaines de l´Irak, l´universitaire s´est montré attentif. «Je crains que si l´armée américaine se retire, l´Irak vivrait un cycle de violence durant les 5 prochaines décennies», a-t-il souligné. Convaincu, M.Alterman craint que ce sera un véritable «chaos.»
A ce propos, il appelle le Congrès américain à ouvrir le dialogue avec l´armée avant d´entamer une quelconque opération. «Une ouverture» qui fuit depuis longtemps les USA. «Notre système d´information est plus défaillant qu´en 1930.»
Quant à la situation que vit la Palestine, l´expert américain estime que la question ne concerne pas nécessairement les Etats-Unis comme l´affirment de nombreux observateurs, et de dire: «Mon pays n´a rien à voir là-dessus.»