PRIX DU GAZ VENDU À L’ESPAGNOL GAS NATURAL
Possible recours à l’arbitrage international
La renégociation vise à ajuster le prix considéré, aujourd’hui, par la partie algérienne, comme étant «très bas» par rapport au prix du marché.
La renégociation des contrats de vente de gaz par Sonatrach à l´entreprise espagnole Gas Natural pour une révision du prix de vente «n´avance pas et un recours à l´arbitrage international est probable en cas d´échec avéré».
Cette déclaration a été faite par le ministre de l´Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. «La position espagnole sur la commercialisation du gaz n´a pas changé et en l´absence d´un accord sur ce différend, il est fort possible que nous allions à un arbitrage», a précisé le ministre en marge de la signature de contrats pour la réalisation d´une station de dessalement d´eau de mer à Honaine (Tlemcen). Cette renégociation, entamée il y a deux ans, et qui ne concerne que le tiers environ du gaz algérien exporté vers l´Espagne, vise à ajuster le prix considéré, aujourd´hui par la partie algérienne, comme étant très bas par rapport au prix du marché. Chakib Khelil a dit avoir discuté samedi dernier avec l´ambassadeur d´Espagne à Alger sur la réticence des entreprises espagnoles à propos de cette question et lui a fait savoir que la partie algérienne tenait à ce que ces entreprises fassent l´effort nécessaire pour la résoudre.
Pour M.Khelil, l´impact d´une telle augmentation graduelle du prix du gaz algérien sur les consommateurs espagnols serait de seulement 6%. L´Algérie veut augmenter le prix de 20% en deux étapes sur une année, de façon à limiter l´impact de ce réajustement sur le consommateur final espagnol. M.Khelil avait déclaré, à ce propos, que «nous voulons mettre à niveau les prix de vente de notre gaz à Gas Natural sur ceux du marché et des autres clients espagnols». Les recettes supplémentaires seront de 150 millions de dollars par an, selon lui.
Le gouvernement espagnol a autorisé, le 6 mars dernier, la Sonatrach à commercialiser directement son gaz en Espagne, mais avec un plafond d´un milliard de m3, soit environ 7% du gaz qu´Alger exporte vers l´Espagne. Cependant, M.Khelil avait exprimé son mécontentement vis-à-vis des limitations imposées par Madrid. «Il y a plus de 43 sociétés qui commercialisent du gaz en Espagne. Aucune n´est soumise à des restrictions de temps ou de quantité», avait protesté le ministre.
Actuellement, Gas Natural importe environ 9 milliards de m3 de gaz algérien par an à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME) lequel fournit à l´Espagne près de 60% de ses besoins en gaz. L´Algérie fournit actuellement, à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME), 60% des besoins de l´Espagne en gaz naturel. L´Algérie exporte annuellement à travers le GME, 12 milliards de m3 de gaz, qui lui ont rapporté 650 millions de dollars en 2006.
Près de 90% de notre gaz est exporté vers l´Europe, principalement l´Italie, l´Espagne et la France. Il ne faut pas oublier que la compagnie gazière espagnole a été hostile au projet Medgaz, futur gazoduc algéro-espagnol qui transportera, à partir de 2009, du gaz algérien vers l´Espagne, la France et d´autres pays européens. Gas Natural ne voulait pas plus de gaz algérien sur son marché par crainte de perdre des clients.