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LES DEUX SECTEURS SONT INTERDÉPENDANTS

Quand Sonelgaz «fixe» le prix de l’eau

Cette augmentation fera boule de neige, entraînant les autres secteurs dont le fonctionnement est intimement lié à l’énergie électrique.

Tranquillisant les citoyens sur le prix de l´eau qui n´augmentera pas, Abdelmalek Sellal a indiqué que cette augmentation ne pourra intervenir que si les prix de l´électricité connaissent une hausse. «La hausse des prix n´est prévisible qu´avec l´augmentation des coûts de l´électricité», a soutenu le ministre des Ressources en eau qui s´est exprimé hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III. En d´autres termes, c´est Sonelgaz qui fixe le prix de l´eau. Toutefois, cela «n´est qu´une thèse qui ne peut être envisagée actuellement» car, assure-t-il, «l´Etat continuera à subventionner les prix de cette ressource naturelle». La déclaration de Abdelmalek Sellal risque de mettre dans la gêne les responsables de Sonelgaz qui, a plusieurs reprises, avaient projeté l´augmentation des tarifs de l´électricité dans les prochaines années. Seulement voilà, cette augmentation fera boule de neige, entraînant les autres secteurs dont le fonctionnement est intimement lié à l´énergie électrique.
Donnant plus d´indications sur le prix de revient de l´eau, l´invité de la Chaîne III a souligné que le dessalement de l´eau de mer (49DA/m3), tout comme le transfert de l´eau de In Salah à Tamanrasset (110DA/m3) reviennent trop cher à l´Etat. Cela étant, en dépit de toutes les stratégies mises en place par les autorités, l´Algérie ne cesse d´être guettée par le stress hydrique. Et pour cause: l´eau, cette denrée vitale, se raréfie de plus en plus. «Malgré les efforts consentis par l´Etat, l´Algérie est toujours en dessous du seuil des 1000m3 par habitant et par an, dont disposent les pays qui pâtissent du manque d´eau», estime le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M.Sellal a indiqué que cette situation est due, notamment, aux quantités insuffisantes de pluies enregistrées ces dernières années. Un rapport sur l´état des lieux des secteurs de l´eau potable en Afrique, publié au début de ce mois, par la Coopération technique belge (CTB), indique que l´Algérie est classée parmi les 17 pays africains touchés par le déficit hydrique. Il faut rappeler, en ce sens, qu´en Algérie la disponibilité en eau est de 500m3 par an et par habitant.
Les prévisions de la CTB indiquent qu´à l´horizon 2020, cette disponibilité diminuera jusqu´à 450m3 par an et par habitant.
C´est dire le défi qui guette l´Algérie, notamment avec une pluviométrie de plus en plus insuffisante pour combler le déficit constaté. Justement, pour parer à une éventuelle crise, les pouvoirs publics ont diversifié les projets et, pour ainsi dire, les ressources hydriques.
Dessalement d´eau de mer, réalisation de barrages, transfert de l´eau de In Salah à Tamanrasset...ce sont autant de projets sur lesquels mise l´Algérie afin de garantir, un tant soit peu, sa sécurité hydrique. Le gouvernement a même dégagé une enveloppe budgétaire de plus de 20 milliards de dollars, pour financer ces projets, dont 16 milliards de dollars dans le cadre du programme quinquennal 2009-2014.
Néanmoins, ces coûts peuvent être amortis en recourant au stockage de l´eau dans les 63 barrages existants actuellement sur le territoire national. Cependant, ces réalisations s´avèrent insuffisantes, non du point de vue quantitatif, mais plutôt des quantités insuffisantes de la pluviométrie enregistrée ces dernières années. Mais, pour l´année en cours, il semble que l´Algérie n´accusera aucune difficulté en la matière, d´autant que le taux de remplissage des barrages, estimé à 48,16%, va crescendo. «Contrairement aux années précédentes, la pluie est "arrivée" tôt cette année. C´est quand même de bon augure pour notre pays», estime le ministre des Ressources en eau. Réagissant à la crise financière, qui secoue actuellement la planète et ses répercussions sur le secteur de l´hydraulique en Algérie, M.Sellal a souligné que «les projets entamés par l´Algérie durant les décennies précédentes ont été suffisamment compromis pour qu´ils soient frappés par la crise financière mondiale».
Et d´ajouter: «la plupart des projets sont actuellement opérationnels, dont le barrage de Beni Haroun qui alimente 6 wilayas; et ceux de Taksebt et de Koudiet Asserdoun, qui alimentent les wilayas du centre du pays» a conclu le ministre des Ressources en eau.

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