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8 Mai 1945 – 8 mai 2024

Une plaie à vif!

L'Algérie et la France ont engagé un travail de mémoire pour parvenir à des relations plus apaisées.

L'Algérie célèbre, aujourd'hui, les massacres du 8 mai 1945. Une tragédie qui demeurera un repère incontournable, qui attestera de la face barbare de la France coloniale. Plus de 45 000 Algériens qui manifestaient pour leur indépendance seront assassinés, des centaines seront arrêtés et d'autres portés disparus. Le jour même où le monde libre, dont la France, célébrait sa victoire sur l'Allemagne nazie. Le drame se jouait à huis clos à Sétif, Guelma et Kherrata villes martyres et symboles de ce génocide. Comme c'est le cas, aujourd'hui, à Ghaza, Rafah, Khan Younès...où des milliers de Palestiniens sont tombés en martyrs.
Un génocide qui se poursuit sans que les soi-disant démocraties ne lèvent le petit doigt pour arrêter ce massacre. L'histoire bégaie de nouveau. C'est donc dans cette atmosphère que l'Algérie a rendez vous avec un pan douloureux de son histoire. Un génocide qui accouchera d'un traumatisme permanent. «Je n'ai pas retrouvé jusqu'à ce jour une vie normale en Algérie», témoignera Hocine Ait Ahmed un des chefs historiques de la révolution algérienne. Une tragédie qui sera le détonateur d'un destin révolutionnaire exceptionnel pour l'ex-chef de l'Organisation spéciale (OS), bras armé du Mouvement pour le triomphe des libertés.
«Le premier novembre a commencé le 8 mai 1945 avec une répression démente...», dira le leader charismatique du Front des forces socialistes. Une page tragique que la France officielle se doit d'assumer. Un premier pas a été franchi sous la Présidence de Jacques Chirac. C'était le 27 février 2005. L'ambassadeur de France à Alger Hubert Colin de Verdière s'était rendu à Sétif. «Je me dois d'évoquer une tragédie qui a particulièrement endeuillé votre région. Je veux parler des massacres du 8 mai 1945, il y aura bientôt soixante ans: une tragédie inexcusable» déclarera-t-il lors d'une allocution prononcée à l'intérieur de l'université Ferhat Abbas, premier président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) en septembre 1958. Dix ans plus tard, le président François Hollande désignera son secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, de se rendre dans la capitale des Hauts-Plateaux pour commémorer le 70ème anniversaire des massacres du 8 Mai 1945. C'est encore loin d'être suffisant pour parvenir à des relations apaisées.
Il n'est pas question de tourner une page aussi tragique qui témoignera pour l'éternité des massacres et des exactions commis par la France coloniale, mais d'en écrire une autre. Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont probablement les chefs d'État les mieux indiqués pour jeter les passerelles qui conduiront à une relation apaisée entre les deux rives de la Méditerranée. Les deux hommes s'apprécient et se respectent. Ils aspirent à gérer sans passion la question mémorielle qui plombe les relations entre les deux pays.
Les deux chefs d'État doivent se rencontrer cet automne à Paris à l'occasion d'une visite d'Etat qu'effectuera le premier magistrat du pays. «Ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l'Histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle.» a déclaré, fin mars, Abdelmadjid Tebboune à l'occasion de son entrevue, périodique avec des responsables de médias nationaux. 

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