LOIS SUR L’INFORMATION ET LA PUBLICITÉ
Que deviennent les syndicats de journalistes ?
En l’absence d’une volonté de faire avancer les choses, ils sont livrés à un marasme quotidien.
Fallait-il attendre l´initiative du FLN pour jeter encore une fois, au coeur des débats, le boulet appelé code de l´information? C´est une question qui mérite d´être posée, car, au lieu que cette initiative vienne des concernés, ceux-ci, en l´absence d´une volonté de faire avancer les choses, sont livrés à un train-train quotidien des plus drastiques. La question a fait, il y a quelques jours seulement, à l´occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, des bruits et des commentaires sans pour autant réunir leurs auteurs autour d´une table de discussion. Au stade où sont les choses, ni les pouvoirs publics ni les syndicats virtuels des journalistes ne sont en mesure de bouger le petit doigt pour, a priori débattre objectivement de cette affaire, et ensuite secourir une corporation en plein marasme. Pourquoi un syndicat de journalistes, efficace, peine toujours à voir le jour, sachant que ceux qui existent servent à des intérêts bien précis. Un problème de représentativité et de crédibilité se fait jour au niveau des organisations de journalistes existantes présentement sur le terrain. Pis encore, il y a bel et bien des journalistes qui ne sont même pas au courant de l´existence de ces mêmes syndicats. Ce qui donne un avant-goût des rapports entre les journalistes et ces organisations qui se déclarent représentatives. A-t-on déjà arraché quelque chose de concret pour cette corporation? Ces organisations en question ne doivent répondre qu´à cette question pour inverser la tendance. Cette absence de vrais représentants des journalistes a fait, de sorte, que ces derniers soient entre le marteau et l´enclume. Qui pourrait parler de leurs problèmes, mais surtout à qui se plaindre? Le ministère de l´Information, poste qui demeure vacant depuis le dernier remaniement ministériel, n´est devenu, semble-t-il, qu´une simple agence de gestion administrative. Le débat sur le code de l´information vise à relancer le sujet par le parti de Abdelaziz Belkhadem, mais est-il en mesure d´aller jusqu´à revendiquer l´abrogation du code pénal, face au mutisme affiché par les syndicats virtuellement existants. «L´Algérie a besoin de tous ses journalistes, un secteur au service de l´intérêt général du pays», cette expression appartient bel et bien au secrétaire général du ministère de l´Information. Que faire donc pour protéger les journalistes et créer un environnement où le professionnalisme puisse s´épanouir? C´est la question que devront débattre tout d´abord les journalistes avant de passer au stade de la réclamation. Mais, n´est-il pas plus important de s´unir que d´aller en rangs dispersés. Une nouvelle ère pour les journalistes? C´est possible, à condition de se pencher sur les vrais problèmes de la profession, sur l´éthique et la déontologie, le rôle du journaliste et son droit, etc. Plein de questions qui demeurent sans réponse, en l´absence d´une concertation, d´une représentativité et d´un vrai débat. Une chose est sûre, le climat devra se détendre pour laisser place au professionnalisme du côté de la presse, à la transparence de la part des autorités, mais aussi au droit de savoir,côté lecteur. Le débat ne fait que commencer même si au sein d´une instance d´un parti politique, est-ce le moment de mettre les choses au clair? Une chose est sûre, l´imperfection et la médiocrité ne jouent en faveur d´aucune partie.