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Quel usage pour l’Union méditerranéenne?

Le projet parrainé par le président français reste très ambigu.

Le nouveau président français effectue une visite de travail, aujourd´hui, en Algérie. Il ramène dans ses bagages un projet ambitieux pour l´ensembles des pays du pourtour méditerranéen. L´Union de la Méditerranée. Une nouvelle entité qui semble avoir plus une vocation politique et sécuritaire qu´économique ou commerciale. Le fait saillant de cette nouvelle stratégie française de reprise en main des affaires régionales, consiste à inviter l´Etat d´Israël à briser son isolement politique dans la région du Proche-Orient. Une manière aussi de l´accompagner dans un processus de normalisation avec les pays arabes qui sont les partenaires de la rive Sud de la Méditerranée. L´Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Libye, et le Liban, sont des pays avec lesquels Israël tente, depuis des années, d´établir des relations officielles. Certains de ces pays, à l´instar de l´Egypte et de la Mauritanie, ont déjà édifié un cadre d´échanges politico-économiques.
Le Maroc n´a jamais cessé d´avoir des contacts avec l´Etat hébreu. Mais ce que le projet de Nicolas Sarkozy a sciemment ignoré en invitant Israël à rejoindre cet ensemble régional, c´est l´impasse faite sur les territoires palestiniens.
Les pays arabes ont toujours conditionné l´établissement des relations avec Israël à la mise sur pied d´un Etat palestinien dans le cadre du processus d´échange de la paix contre la terre. Même si les pays maghrébins ont déjà pris part, aux côtés d´Israël, au processus de Barcelone qui visait presque les mêmes objectifs économiques et sécuritaires, il n´en demeure pas moins qu´ils ne se sont pas engagés dans un partenariat durable qui implique une certaine cohésion politique et une intégration économique. D´ailleurs, l´échec de ce processus était naturel et attendu. A la question des journalistes de savoir si Israël ferait partie de l´Union méditerranéenne envisagée, posée lors du point de presse tenu le 6 juillet dernier par le porte-parole de l´Elysée, M.David Martinon, la réponse a été catégorique: «Je vous confirme qu´Israël est bien un pays méditerranéen.» Et la Palestine alors? Les pays arabes de la Mare Nostrum, invités à adhérer à ce projet unioniste, vont-ils se contenter de suivre la locomotive guidée par Sarkozy? A vrai dire, ce projet n´a pas encore dévoilé tous ses enjeux et ses véritables objectifs. Les Turcs l´entrevoient déjà comme une tentative, à peine voilée, de barrer la route de leur adhésion à l´Union européenne. La France, par la voix officielle de son président, n´a pas caché son refus de voir ce pays musulman d´Europe faire partie de l´UE. Le veto a été brandi. Des analystes et politologues ont suspecté, au travers de ce projet, une manière de dresser un rideau sécuritaire pour l´Europe de son côté le plus vulnérable, à savoir sa frontière méditerranéenne. Cette dernière est, à la fois, la porte des flux migratoires indésirables en provenance d´Afrique et une fenêtre grande ouverte par laquelle s´engouffre le vent du terrorisme international.
Le fait de concocter et de discuter les contours de ce grandiose projet en Europe, en aparté, et venir par la suite l´«imposer» aux partenaires de la rive sud de la Méditerranée, est une manière d´agir qui est aux antipodes des aspirations des Etats concernés et de l´Algérie, plus particulièrement. L´Algérie espère un partenariat avec les Européens sur la base du principe de la concertation et de l´intérêt commun. De là à tenter de faire de ses partenaires des «supplétifs» pour assurer une sécurité à moindre coût, l´Europe et la France, dans ce cas précis, feront alors tout faux. La problématique de la refondation des relations algéro-française, est ailleurs.

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