ATTAQUE KAMIKAZE D’AL QAÎDA CONTRE LE PALAIS DU GOUVERNEMENT UNE FEMME EN SANGLOTS
«Qu’est devenu mon frère policier?»
«Je veux savoir ce qu´est devenu mon frère qui assurait la garde ici?», sanglote une jeune femme voilée devant la façade du Palais du gouvernement dévastée par un attentat suicide, tandis que des employés de la voirie s´affairent à déblayer les derniers débris. La violente explosion a dévasté le poste de garde et une façade du Palais sur huit étages, tuant très certainement tous les policiers en faction. Elle a soufflé également les fenêtres de dizaines d´immeubles.
Des sources non confirmées officiellement, ont affirmé que plusieurs voitures piégées ont été désamorcées peu auparavant, à proximité de plusieurs bâtiment publics à Alger, notamment au bas d´un jardin public rue Pasteur, à quelques centaines de mètres du Palais du gouvernement, et à la faculté de droit de Ben Aknoun, sur les hauteurs d´Alger.
Un cordon de policiers, matraque à la main, derrière des barrières blanches, a été immédiatement établi autour du Palais, dessinant un vaste périmètre de sécurité. Nous n´avons aucune information répètent les policiers, en faisant évacuer les curieux, alors qu´un compagnon de la femme tente de forcer le barrage vers le Palais. Tous les policiers sont morts, annonce soudain par dépit, un autre policier excédé par le questionnement des proches.
Un officier de police, sous couvert d´anonymat, a indiqué à l´AFP que l´attentat avait été perpétré par un kamikaze à bord d´une voiture de marque Renault Clio, lancé à une vitesse folle contre le poste de garde du Palais. Un attentat pareil ne peut pas avoir été le fait d´une voiture piégée abandonnée sur place dans un lieu aussi bien gardé, au nez et à la barbe de la sécurité du Palais, explique l´officier.
Selon un autre policier, le kamikaze a fait une simulation, en contournant une première fois le rond-point du Palais, avant de revenir dix minutes plus tard et de lancer son véhicule à toute vitesse contre le poste de garde. La voiture a rapidement dévalé la pente menant à la grille principale du Palais, prenant de court les policiers de garde, avant de s´encastrer dans le béton, avec un bruit rappelant celui d´un tremblement de terre. Je pensais que c´était un tremblement de terre, quelque chose comme la fin du monde, raconte un employé du Palais à l´AFP. La Clio était chargée d´au moins 150 kg de TNT, a indiqué une source sécuritaire. Il ne reste plus du véhicule qu´un amas de ferraille calciné et des débris de tôle projetés dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres. La façade du Palais a été dévastée sur huit étages. Des fils électriques pendent des plafonds, dont les plaques ont été arrachées par la violence du souffle de l´explosion.
Le bureau du directeur de cabinet du chef du gouvernement, Mohammed Sbeibi, a été dévasté, mais ce responsable, choqué, n´a pas été blessé. A Bab Ezzouar, dans la banlieue est d´Alger, sur la route de l´aéroport international, les habitants, affolés, confirment les premières indications d´un policier, selon lequel le commissariat du quartier avait été attaqué par deux voitures-suicide. Il s´agit de deux kamikazes, affirme un habitant à l´AFP. La façade du commissariat de ce quartier populaire s´est effondrée sous le choc de la déflagration, qui a endommagé sérieusement plusieurs magasins et appartements des environs. Que Dieu nous protège, sanglote une femme assise à même le trottoir, se tapant les joues de désespoir devant l´ampleur des dégâts.