L’HEURE DES BILANS
Qu’ont fait les islamistes pour les travailleurs ?
Les masses laborieuses auront à choisir entre gagner ensemble ou s’écraser chacune de son côté.
De lourdes charges pèsent sur les partis d´essence islamiste présents jusque-là dans la coalition gouvernementale ; il leur est reproché d´avoir cautionné, tout au long de leur mandat, le bradage de l´économie nationale. En souscrivant aux privatisations tous azimuts, ils sont loin de s´attirer à présent les faveurs des travailleurs qui connaissent un marasme social sans précédent. En effet, face à de graves turbulences qui ont affecté des secteurs comme l´éducation ou la santé, les députés à ancrage théologique, sont restés de marbre.
Un flegme que dénoncent beaucoup d´organisations ouvrières qui estiment que c´est sous leur règne que le décret portant payement des prestations médicales a failli être mis à exécution. De même pour l´ébauche de la levée des barrières douanières qui risque de faire perdre à ce secteur quelque 97 milliards de dollars et dont la conséquence ne peut qu´être désastreuse pour ses employés. Que ce soit donc dans le bâtiment où l´on privatise à tour de bras ou pire dans le secteur de l´énergie et des mines, l´on a toujours fait appel à l´assentiment des islamistes à l´APN pour accélérer les réformes déjà engagées, estime-t-on dans les milieux syndicaux.
A l´approche de ces législatives et au-delà des enjeux politiques, il s´agit d´engager l´avenir économique et social du pays. C´est pourquoi, et en dépit du boycott brandi, en tant qu´expression politique en Kabylie, des composantes syndicales, et non des moindres, prennent déjà les devants et partent en campagne.
Mais face à la montée en puissance des islamistes et devant les rangs dispersés des démocrates, le danger est imminent et la surprise risque d´être de taille. Derrière qui peuvent alors se ranger les travailleurs pour faire barrage au projet islamiste dont la seule conception de la chose économique est celle du bazar? Des voix comme celles de M.Takdjout ou celle de M.Mehdi de l´Ugta croient que les travailleurs n´ont plus droit à l´erreur et qu´être absent au prochain rendez-vous électoral serait une grave dérive stratégique. Ajoutant qu´il est primordial de transcender les clivages des appareils et de privilégier l´intérêt des salariés.
Car il s´agit aujourd´hui de sauvegarder le pouvoir d´achat. Mais après «la démission» du FFS et du RCD, restent les deux partis majoritaires que sont le FLN et le RND, qui en dépit de leur recherche effrénée de l´équilibre interne demeurent les seules planches de salut à ces naufragés de la mondialisation que risquent d´être désormais les travailleurs algériens.
Lesquels auront, dans les tout prochains jours à choisir entre gagner ensemble ou s´écraser chacun de son coté.